Les cours du pétrole ont ouvert en nette hausse vendredi dans un marché décidé à rester positif, notamment après le tableau optimiste de l'économie américaine dressé la veille par la présidente de la Réserve fédérale Janet Yellen.

Vers 9h15, le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mai gagnait 2,02 dollars à 39,28 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

«On dirait que les investisseurs qui poussent à la hausse tentent de redémarrer cette poussée», après la pause observée jeudi, a commenté Gene McGillian, chez Tradition Energy.

Selon lui, les préparatifs de la réunion entre pays producteurs prévue le 17 avril à Doha, deux mois après que l'Arabie Saoudite et la Russie ont commencé à défendre l'idée d'un gel de production, continuent à donner de l'élan au marché, tout comme l'annonce mercredi du premier recul des stocks de brut aux États-Unis depuis sept semaines.

«Et puis en arrivant ce matin, on voit les déclarations positives sur l'économie faite par la présidente de la Fed, selon qui l'économie américaine semble engagée sur la voie d'une croissance régulière, et d'un coup cela remet le Brent au-dessus des 40 dollars (le baril) et le WTI près des 39», a dit M. McGillian, estimant que jusqu'au 17 avril les cours ont toutes les chances de rester dans des marges de 36 à 42 dollars le baril.

«Ce n'est pas une économie qui est dans une situation de bulle», a notamment déclaré Janet Yellen.

Pour autant de nombreux analystes restent sceptiques sur les perspectives de rééquilibrage d'un marché du pétrole plombé par l'offre excédentaire depuis près de deux ans.

«Les dynamiques de l'offre et de la demande sous-jacentes sur le marché pétrolier sont encore loin de s'améliorer», expliquait Angus Nicholson, analyste chez IG.

M. Nicholson a également souligné que la volatilité risquait de rester élevée à l'approche de la réunion du 17 avril, alors que les différentes parties en présence cherchent à se positionner en amont de cette rencontre.

«Le pétrole a été brusquement vendu dans le sillage des commentaires de l'Arabie saoudite qui a fait savoir qu'il n'y aurait aucun accord (sur un éventuel gel de la production, NDLR) sans l'Iran, et a ensuite connu un rebond après que le Koweït est sorti du bois pour déclarer qu'un accord pourrait avancer (même) sans l'Iran», rappelait l'analyste.

«Les prix du pétrole continuent à être stimulés par la réunion du 17 avril à Doha même si les chances d'un accord sur un gel de la production semblent pour le moins faibles, avec l'Iran disant +non+ et l'Arabie saoudite disant ''seulement avec l'Iran''», résumait quant à lui Michael van Dulken, analyste chez CMC Markets.