Les cours du pétrole ont fini en nette hausse jeudi à New York, les investisseurs épousant encore la tendance généralement haussière des Bourses, encouragés par des commentaires de l'OPEP sur la demande mondiale.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en novembre a gagné 1,62 $US à 49,43 $US sur le Mercantile Exchange (Nymex), rattrapant largement la baisse de la veille pour s'installer au plus haut depuis le 21 juillet.

Mercredi, «tous les chiffres sur les stocks (et la production) aux États-Unis poussaient à la baisse, mais ensuite le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) Abdallah El-Badri est venu mettre un coup d'arrêt à cette baisse en parlant d'une demande plus forte que prévu», a expliqué Bob Yawger, chez Mizuho Securities.

M. Yawger a rapporté que M. El-Badri, qui s'exprimait à la conférence «Oil and Money» à Londres, avait indiqué que la demande augmenterait de 1,5 million de barils par jour en 2015, plus qu'attendu, grâce aux prix bas, et que la production des pays hors OPEP augmenterait moins que prévu en 2016, à raison de 200 000 barils par jour.

M. El-Badri n'était d'ailleurs pas le seul intervenant de la conférence à penser que la demande de pétrole allait augmenter davantage que prévu cette année.

Patrick Pouyanné, le directeur général du géant pétrolier Total, voit en effet la croissance de la demande dépasser les 1,7 million de barils par jour en 2015 estimés par l'Agence internationale de l'énergie (AIE), ce qui constituerait la plus forte croissance en cinq ans.

Vers les 55 $ ?

D'un point de vue plus technique, les cours ont monté parce que «le marché du pétrole était en retard par rapport à la reprise de la Bourse depuis vendredi», a souligné Ted Sloup, chez iTrader.com. Selon lui, la psychologie générale des investisseurs favorise actuellement les matières premières.

Le seuil de 50 $US est guetté de près, et «s'il y a une clôture au-delà avec conviction, on pourrait assez vite arriver à 55 dollars», ce qui remettrait les cours au niveau de début juillet, a estimé M. Sloup, plutôt sceptique en revanche sur l'impact sur les cours de l'actualité des données fondamentales du marché.

«Les chiffres sur les stocks ne comptent pas, parce que tout le monde sait qu'il y a des tonnes de pétrole brut en excédent», qui prendront du temps à se résorber, a-t-il dit.