Les prix des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont rebondi vendredi, aidés par la hausse des cours du brut et le retour de la prise de risque sur les marchés, mais sont restés sous pression à cause d'inquiétudes sur l'économie chinoise.

Le cuivre retrouve des couleurs

Le cuivre a commencé la semaine sous pression, plombé par des indicateurs chinois décevants, mais s'est repris vendredi atteignant même son plus haut niveau depuis le 21 janvier, à 5793,50 dollars la tonne.

Le début de la semaine a pourtant été morose sur le marché du cuivre. Les statistiques commerciales chinoises publiées le week-end dernier pointaient vers une demande en berne, les importations ayant diminué de 3 % en janvier par rapport à décembre à 400 000 tonnes, ont relevé des analystes.

«La Chine n'a pas encore tiré parti de la baisse des cours pour augmenter ses achats de cuivre», ont estimé les experts de Commerzbank.

Mais le métal rouge s'est repris jeudi après la signature de l'accord de Minsk entre Kiev et les rebelles prorusses, après des négociations en présence des présidents Petro Porochenko, Vladimir Poutine, François Hollande et de la chancelière Angela Merkel.

«Le retour de la prise de risque sur les marchés après l'accord sur le cessez-le-feu a permis au cuivre de reprendre son rebond» après son plus bas depuis 2009 atteint en janvier dernier, a expliqué Jasper Lawler de CMC Markets.

Par ailleurs, des perturbations au niveau de l'offre pourraient également soutenir les cours. L'offre de Zambie, le septième producteur mondial du métal rouge, est tombée en 2014 à son niveau le plus bas en trois ans, à cause de problèmes sur un convoyeur à la mine de Lumwan, et les opérations ont été suspendues à la mine Olympic Dam de BHP Billiton en Australie, selon Natixis.

Aluminium, plomb, étain et nickel chutent de concert

Les prix de l'aluminium, du plomb, de l'étain, du nickel et du zinc sont tous tombés mercredi, au lendemain de la sortie des chiffres de l'inflation en Chine.

L'inflation dans ce pays a ralenti brutalement, plongeant sous 1 % pour la première fois depuis plus de cinq ans, ravivant le spectre d'une spirale déflationniste.

Ces chiffres ont alimenté des inquiétudes sur la vigueur de la croissance de la deuxième économie mondiale, et plus gros consommateur de métaux industriels au monde.

Ce sont les cours de l'étain qui ont le plus souffert, tombant mercredi à leur plus bas niveau en trois ans, à 17 445 dollars la tonne.

Le même jour, l'aluminium, le zinc et le nickel ont tous trois chuté à leur minimum depuis la fin janvier, à 1813 dollars, 2105,50 dollars et 14 510 dollars la tonne respectivement.

Les cours se sont repris en fin de semaine, dans le sillage de la hausse des cours du pétrole.

«Le fait que l'Allemagne, la France, la Russie et l'Ukraine aient négocié un accord sur la fin des combats dans le pays a aussi aidé les marchés», ont souligné les analystes de Triland.

Mais globalement, pour que les investisseurs et consommateurs deviennent plus friands de métaux de base il faudrait que les inquiétudes à propos de la Chine s'effacent, ont tempéré les analystes d'Unicredit.