Les métaux échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont majoritairement été sous pression des inquiétudes sur l'économie chinoise cette semaine, même si le cuivre s'est quelque peu repris en fin de semaine.

Le métal rouge a particulièrement souffert des craintes persistantes sur un ralentissement de la deuxième économie mondiale, tombant mercredi à un nouveau plus bas depuis trois ans et demi, à 6321 dollars la tonne.

Si le cuivre est si sensible aux inquiétudes sur la Chine, c'est notamment parce que ce pays «représente 35 % à 40 % de la consommation mondiale de cuivre» et qu'une «grande partie du cuivre accumulé dans les entrepôts de stockage en Chine est utilisé comme collatéral pour des prêts», ont rappelé les économistes de la Société Générale.

Or «le gouvernement chinois est en train de s'attaquer au secteur bancaire parallèle. Si un renforcement de la régulation provoquait une libération rapide du cuivre actuellement utilisé (pour des prêts), le marché physique pourrait être inondé de cuivre, ce qui provoquerait une forte volatilité» des prix, ont-il expliqué.

D'autres métaux de base ont également été pénalisés par les craintes sur la Chine, l'aluminium atteignant mercredi son plus bas niveau depuis cinq semaines (à 1704,25 dollars la tonne) et le zinc tombant jeudi à un minimum depuis six semaines (à 1948,50 dollars).

La Chine est de loin le premier consommateur mondial de métaux industriels, sa consommation étant plus importante que celles du Japon, des États-Unis et de la zone euro cumulées.

En fin de semaine, le cuivre a toutefois retrouvé quelques couleurs, soutenant les autres métaux de base et contrebalançant un renforcement du dollar qui a renchéri le coût de ces matières premières.

Le métal rouge a d'une part bénéficié du fait que «Jinchuan Group, troisième producteur chinois de cuivre, a déclaré un cas de force majeure sur certaines livraisons de cuivre raffiné après un problème technique», ont rapporté les analystes du courtier Triland Metals.

D'autre part, le cuivre a été soutenu par les derniers chiffres publiés jeudi par le Groupe international d'étude sur le cuivre (ICSG), montrant l'existence d'un déficit d'offre de 193 000 tonnes sur le marché mondial du cuivre en 2013.

«Même si le déficit s'est réduit par rapport à l'année dernière (il était de 266 000 tonnes en 2012, NDLR), il est considérablement plus élevé que ne le pensaient beaucoup d'acteurs du marché», ont indiqué les économistes de Commerzbank.

La situation est différente sur le marché du nickel, qui a été en excédent d'offre de 9400 tonnes en janvier selon les données du Groupe international d'étude sur le nickel (INSG) rapportées vendredi par Commerzbank.

Le nickel, qui avait marqué mercredi un nouveau plus haut depuis près d'un an (à 16 385 dollars la tonne), a ainsi terminé la semaine en baisse.

Depuis le début de l'année, le cours du nickel est dopé par l'interdiction d'exporter du minerai de nickel depuis l'Indonésie, jusqu'ici premier fournisseur mondial de ce métal. Jusqu'à maintenant, le marché se focalisait donc «plus sur les risques pour l'offre à moyen/long terme, à cause de l'Indonésie, plutôt que sur la bonne disponibilité du nickel à court terme», ont jugé les analystes de Triland Metals.