Les métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont été pénalisés cette semaine par un mauvais indicateur chinois et les spéculations sur la Fed, certains métaux parvenant tout de même à bénéficier en fin de semaine d'un dollar plus faible.

Le groupe a connu une évolution en demi-teinte en début de semaine, ne parvenant pas à bénéficier des réformes annoncées par le gouvernement chinois, se sont étonnés les économistes de Commerzbank.

Peu après une réunion en plenum du Parti communiste chinois, qui s'était terminée par la publication d'un document extrêmement vague, Pékin a dévoilé vendredi dernier une salve de mesures visant dans l'ensemble une ouverture accrue au marché.

La Chine étant de loin le premier consommateur de métaux de base, ceux-ci sont d'habitude très réactifs aux informations sur la deuxième économie mondiale.

D'ailleurs, un indicateur chinois plus faible qu'attendu a pesé sur les métaux industriels jeudi, a noté Leon Westgate, analyste de Standard Bank.

La production manufacturière en Chine a en effet enregistré un léger tassement en novembre par rapport à octobre, selon un indicateur provisoire publié jeudi par la banque HSBC.

Le plomb a ainsi atteint jeudi un plus bas depuis un mois et demi (à 2 067 dollars la tonne), tandis que l'aluminium et le nickel marquaient le même jour des plus bas depuis quatre mois et demi, à respectivement 1 771,25 dollars la tonne et 13 405 dollars la tonne.

Le cuivre avait pour sa part marqué mardi un nouveau plus bas depuis le 7 août, à 6 910 dollars la tonne, continuant sur sa tendance baissière de la semaine dernière.

Selon M. Westgate, la publication du compte rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi en fin d'échanges européens a également pénalisé les métaux de base jeudi.

En effet, alors que les investisseurs ne tablaient pas sur une réduction des mesures d'aides de la Fed avant l'année prochaine, les minutes de la réunion ont montré que la banque centrale pouvait prendre une telle décision «dans les prochains mois».

«Il est toujours incertain si le ralentissement (des injections mensuelles de liquidités) aura lieu en décembre ou en mars, même si nous penchons plutôt pour mars», a résumé l'analyste de Standard Bank.

Ces injections de liquidités, à hauteur de 85 milliards de dollars par mois, ont tendance à affaiblir le dollar et à encourager les investissements dans les actifs à risque, deux conséquences qui jouent en faveur des métaux de base.

Vendredi, la faiblesse du dollar face à un euro quelque peu revigoré par un bon indicateur allemand a néanmoins permis à certains métaux de base de terminer la semaine en hausse.

En effet, un dollar faible rend plus attractif l'achat d'actifs libellés dans la devise américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.