Après avoir soupesé l'électricité et le diesel, Stornoway (T.SWY) choisira finalement le gaz naturel liquéfié pour alimenter sa future mine de diamants située au nord de Chibougamau.

C'est Gaz Métro qui devrait livrer le carburant, à raison de trois camions par jour, qui parcourront les 1040 km entre Montréal et la mine Renard.

Cette solution fera économiser de 8 à 10 millions de dollars par année à Stornoway, comparativement à l'utilisation du diesel. «Le gaz est non seulement moins coûteux que le pétrole, mais son prix est aussi plus prévisible à long terme», explique le vice-président et chef de l'exploitation de Stornoway, Patrick Godin, au cours d'un entretien avec La Presse Affaires.

L'électricité produite avec le gaz coûtera 19 cents le kilowattheure à Stornoway, comparativement à 30 cents pour le diesel. L'entreprise avait voulu se raccorder au réseau d'Hydro-Québec pour obtenir de l'électricité moins chère, mais elle y a renoncé en raison du coût prohibitif de la ligne de transport qu'elle aurait dû construire à ses frais (174 millions).

Pour Gaz Métro, qui a mis au rancart son projet de construction de gazoduc vers la Côte-Nord, le transport de gaz naturel liquéfié est un plan B pour recruter de nouveaux clients industriels.

Stornoway pourrait devenir le premier client industriel de la filiale nouvellement créée, Gaz Métro GNL, a indiqué son vice-président, Martin Imbleau.

Gaz Métro GNL a déjà conclu une entente avec la Société des traversiers du Québec pour approvisionner ses nouveaux navires en gaz naturel liquéfié à la fin de 2014. Des discussions sont en cours avec d'autres grands consommateurs industriels, a fait savoir M. Imbleau.

Nouvelle route

Si l'entente avec Stornoway se concrétise, le gaz naturel sera liquéfié à l'usine de Gaz Métro dans l'est de Montréal, et transporté jusqu'à la mine située à 350 km au nord de Chibougamau.

Les camions emprunteront la route 167 construite et financée par le gouvernement québécois, qui y a consacré quelque 300 millions. Stornoway a construit à ses frais le dernier tronçon de 77 km jusqu'à ses installations.

Les livraisons se feront quotidiennement, ce qui évitera à l'entreprise de construire des installations de stockage. Une fois à destination, le gaz naturel sera brûlé par sept génératrices de 2,1 MW chacune. En plus de l'électricité, les génératrices produiront de la chaleur qui servira à chauffer la mine.

Stornoway ne réussira pas à se passer complètement du diesel, lequel restera nécessaire au fonctionnement de ses véhicules miniers. L'entreprise estime tout de même que la mine émettra 43% de moins de gaz à effet de serre en utilisant le gaz naturel comme principale source d'énergie.

Baisse des coûts

L'analyste John Hugues, de Valeurs mobilières Desjardins, a souligné hier que l'utilisation du gaz naturel permettra à Stornoway de réduire ses coûts de production de 7%, soit de 57,63$ la tonne à 53,84$ la tonne.

Le titre de Stornoway a gagné 11 cents, soit presque 14%, hier à la Bourse de Toronto. Il a fini la journée à 92 cents. Depuis un an, l'action a varié entre 45 et 99 cents.

Stornoway veut démarrer la première mine de diamant du Québec, la mine Renard, à la fin de 2015. Il s'agit d'un projet de 750 millions.