Gaz Métro ne craint pas trop la concurrence d'Hydro-Québec sur le marché québécois, mais le distributeur gazier espère que les surplus d'électricité ne seront pas écoulés au rabais dans le secteur industriel.

«Si on vend notre filet mignon au prix du steak haché, tout le Québec y perdra», estime la présidente et chef de la direction de Gaz Métro, Sophie Brochu.

Tenter de battre les bas prix du gaz naturel n'est pas une bonne stratégie pour le Québec, selon elle.

«Il faut plutôt essayer d'attirer ici des entreprises qui vont accepter de payer une prime pour l'électricité propre du Québec», a expliqué hier Sophie Brochu, après une allocution devant les membres de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

La patronne de Gaz Métro soutient que le gaz naturel et l'électricité sont un tandem d'énergies complémentaires qui doivent aider le Québec à regagner le terrain perdu sur le plan industriel.

Sophie Brochu s'inquiète du discours environnemental actuel, qui risque de paralyser le Québec. «Si, dans le but de moins polluer, on fait le choix d'avoir moins d'entreprises et on refuse les projets de développement économique, on fait fausse route et on court collectivement à notre appauvrissement», a-t-elle souligné.

Pendant que le Québec tergiverse sur l'opportunité de développer ou non ses ressources de gaz naturel, les États-Unis profitent déjà de l'impact positif de cette activité. «Le gaz naturel y est devenu une «arme de construction massive» qui est à rebâtir leur secteur industriel si durement éprouvé», constate Sophie Brochu.

Selon elle, l'abondance de gaz naturel ne menace pas le développement d'énergies nouvelles. «L'humanité n'a pas quitté l'âge de pierre parce que nous avons manqué de pierres, estime-t-elle. L'humanité a progressé parce qu'elle a eu besoin de mieux.»