Les prix du pétrole ont nettement progressé jeudi à New York dans un marché enclin à une grande volatilité, le baril revenant à un peu moins de 99 $, parvenant à rebondir après ses fortes pertes de la veille malgré une actualité économique plutôt négative.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juin a terminé à 98,97 dollars, en hausse de 76 cents par rapport à la veille.

«Une grande partie de l'actualité du jour a été négative, avec la révision en baisse de la demande de pétrole dans le monde par l'Agence internationale de l'Énergie», a noté Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. «Mais tout au long de la journée, les investisseurs ont eu l'impression que le prix du brut était devenu sous-évalué».

Le baril est tombé jusqu'à 95,25 $ avant de se reprendre, trouvant comme la semaine précédente du soutien pour ne pas franchir ce seuil à la baisse.

La journée avait commencé sur une tonalité négative.

«Les inquiétudes au sujet de l'Europe et la crise de la dette avec l'avertissement du Fonds monétaire international d'un risque de contagion de la situation en Grèce, les indicateurs chinois du début de semaine, l'avertissement de l'Agence internationale de l'Énergie concernant la demande, tout cela sort en même temps et douche le marché», a expliqué Phil Flynn, de PFG Best Research.

L'AIE a revu pour la première fois en baisse, de 190 000 barils par jour, sa prévision de demande mondiale de pétrole en 2011, en raison des prix élevés et d'une croissance moins forte dans les pays riches.

Les premières données pour le mois de mars font apparaître une stagnation de la demande par rapport au même mois de l'année précédente, pour la première fois depuis l'été 2009, selon l'agence.

«C'est la première reconnaissance sérieuse des dégâts occasionnés par les prix élevés de l'énergie sur l'économie mondiale», a estimé John Kilduff, d'Again Capital.

Malgré cela, les investisseurs «continuent de vouloir détenir des matières premières», estimant que «la croissance reste importante en 2011 dans le monde», a rapporté Andy Lipow.

La situation sur le marché pétrolier reste «confuse», a reconnu l'analyste. Le baril a évolué dans une fourchette de cinq dollars au cours de la journée, remontant même brièvement au-dessus des 100 $.