Les prix du pétrole ont nettement progressé mercredi à New York, se reprenant après deux séances de forte baisse malgré une certaine volatilité sur le marché.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en mai a terminé à 107,11 dollars, en progression de 86 cents par rapport à la clôture de la veille.

À Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a gagné 1,96 dollar à 122,88 dollars.

Le marché s'est repris après une chute de près de 6% en deux jours du prix du baril à New York, alors que les investisseurs, préoccupés jusque-là par l'offre, commençaient à s'interroger sur l'impact des prix élevés sur la demande.

Les prix ont rebondi malgré une nouvelle hausse des stocks de brut aux États-Unis, mise en lumière par le relevé hebdomadaire du département de l'Énergie, de 1,1 million de barils la semaine passée.

Mais cette hausse était attendue et les investisseurs se sont plus intéressés à la baisse spectaculaire des stocks d'essence de 7,0 millions de barils, dix fois plus que ce qui était attendu par les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires.

D'autant que les premiers signes d'impact des prix élevés sur la consommation d'essence ont été observés, selon Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Le marché a montré une certaine nervosité au cours de la séance, le baril effaçant la totalité de ses gains à la mi-journée dans le sillage d'un petit raffermissement du dollar.

«Il y a une certaine réticence de la part des courtiers à détenir trop de positions à l'achat à plus de 120-125 dollars le baril parce qu'ils savent que ce qu'a dit l'AIE (Agence internationale de l'Énergie) hier (mardi) est vrai: au-delà de 100 dollars cela soulève des questions», a noté Adam Sieminski, de la Deutsche Bank.

«Et selon la Deutsche Bank, à plus de 120-125 dollars cela pose de sérieuses questions sur l'impact des prix du pétrole sur l'économie», a souligné l'analyste.

Le baril de pétrole à New York s'échangeait encore à moins de 85 dollars il y a deux mois, à la mi-février. Il s'est envolé d'environ 30% jusqu'à atteindre son plus haut niveau depuis septembre 2008 lundi, à plus de 113 dollars, avant de se replier.

À Londres, le baril de Brent s'échangeait à près de 123 dollars, accroissant la différence de prix avec le baril de WTI échangé à New York.

Celui-ci subissait la pression de l'accumulation des réserves en Amérique du Nord, principalement à Cushing, dans l'Oklahoma. Le niveau des stocks se maintenait à un niveau record à ce terminal, «suggérant un soutien continu pour l'écart entre le Brent et le WTI», selon les analystes de Standard Chartered.

«Les réserves ne montrent aucun signe de recul», a abondé Adam Sieminski.