Les prix du pétrole ont chuté pour la deuxième séance consécutive mardi à New York, le baril tombant à peu plus de 106 $, dans un marché qui s'inquiète désormais plus pour la demande, à ces niveaux de prix élevés, que pour l'offre.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en mai a terminé à 106,25 $, en chute de 3,67 $ par rapport à la clôture de la veille.

En deux séances, le cours du baril s'est replié de près de 6%.

«L'attention s'est complètement détournée des troubles au Moyen-Orient», qui avaient contribué à pousser les prix du brut à leur plus haut niveau depuis septembre 2008, a rapporté Matt Smith, de Summit Energy.

L'inquiétude est maintenant que «les prix élevés agissent comme un étau sur la demande mondiale de brut», a expliqué l'analyste. «On en voit les signes préliminaires, en particulier aux États-Unis, en termes de demande pour l'essence».

La révision des prévisions de croissance du Fonds monétaire international lundi a avivé les craintes du marché, une tonalité négative qui s'est poursuivie dans le rapport de l'Agence internationale de l'Énergie publié mardi.

Dans son rapport mensuel, l'AIE a souligné l'existence d'un «vrai risque qu'un pétrole se maintenant à plus de 100 $ le baril ne soit pas compatible avec le rythme de la reprise économique».

Toutes ces inquiétudes ont provoqué «un solide mouvement de prises de bénéfices», a observé Matt Smith.

Le ton du marché a aussi été soufflé par une note publiée lundi de la banque Goldman Sachs, acteur majeur sur les marchés de matières premières, qui recommandait de prendre quelques bénéfices.

La banque a décidé de clôturer ses positions à l'achat sur un panier de matières premières, dont le brut, mais aussi le coton, le cuivre ou le platine.