Le géant britannique BP (BP) s'est à nouveau défendu mercredi d'avoir négligé la sécurité sur la plateforme Deepwater Horizon, qui a explosé en avril dans le golfe du Mexique, tout en reconnaissant qu'une catastrophe d'une telle ampleur n'avait jamais été envisagée.

Interrogé par une commission parlementaire britannique, le directeur général de BP Tony Hayward a réaffirmé qu'«aucune pression n'avait été exercée sur qui que ce soit afin de réduire les coûts» au détriment de la sécurité.

«J'ai fait de la sécurité ma priorité numéro 1, c'est pourquoi cette catastrophe est si accablante», a déclaré M. Hayward, en assurant que la compagnie avait dépensé «14 milliards de dollars» pour améliorer ses normes de sécurité depuis son entrée en fonction en 2007.

M. Hayward, qui doit quitter son poste le 1er octobre, a détaillé devant la commission de l'Energie les conclusions de l'enquête interne de la compagnie concluant à des responsabilités partagées et à un «enchaînement complexe d'événements et d'erreurs».

Il a insisté sur les défaillances de certains sous-traitants, qu'il n'a toutefois pas nommés contrairement au rapport publié le 8 septembre. «Il n'y a aucun doute que le travail de cimentation n'a pas été bien fait», a-t-il dit, insistant aussi sur la défaillance de la valve de sécurité du puits.

Selon lui, «le secteur pétrolier devra s'interroger de très près sur la nature des relations entre les contractants et l'opérateur».

Dans son enquête, BP avait pointé du doigt le groupe suisse Transocean, leader mondial du forage pétrolier en haute mer et propriétaire de la plateforme, et la société américaine de services pétroliers Halliburton qui a cimenté le puits.

M. Hayward a aussi expliqué le manque d'efficacité de certaines procédures de contrôle par le fait que «l'industrie pétrolière n'avait pas envisagé qu'une catastrophe d'une telle ampleur puisse arriver».

«Des forages en eaux profondes se sont poursuivis pendant 20 ans sans explosion» de cette ampleur, a-t-il plaidé.

Il a aussi assuré que BP avait revu à la hausse l'ensemble de ses procédures de contrôle depuis l'accident, y compris dans ses puits de la Mer du Nord sur lesquels il a été interrogé par les élus britanniques.