Les prix du pétrole ont chuté à leurs plus bas niveaux depuis trois mois vendredi, le baril de référence lâchant 3,75% dans un marché accablé par les inquiétudes sur l'économie de la zone euro, le renforcement du dollar et des réserves abondantes.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juin a terminé à 71,61$, en repli de 2,79$ par rapport à la veille.

Le baril est tombé en séance jusqu'à 70,83$, son plus bas niveau depuis début février.

«Tout est en train de se rééquilibrer en se basant sur ce qui s'est passé en Grèce», a expliqué Phil Flynn, de PFG Best Research.

Le colossal plan d'urgence décidé par l'Union européenne dimanche «a changé la perception qu'on a de l'euro en tant que devise», a ajouté l'analyste.

«L'une des raisons pour laquelle il était si fort contre le dollar est que le gouvernement américain avait opté pour un plan de sauvetage. L'Union européenne n'était pas censée en arriver là», a-t-il ajouté.

La chute continue de la monnaie unique européenne, tombée vendredi à son plus bas niveau depuis octobre 2008 (1,2359$) avant de se reprendre un peu, pesait lourdement sur les marchés de matières premières comme le pétrole, mais aussi le cuivre.

Le marché craignait en plus pour la demande de pétrole après la multiplication des mesures d'austérité en Europe, destinées à améliorer la situation budgétaire.

Les prix ont ainsi connu une semaine difficile, abandonnant plus de 5 dollars en quatre séances, après avoir pourtant commencé la semaine sur une nette hausse consécutive à l'adoption du plan d'urgence adopté. Ils sont bien loin des niveaux de début avril, quand le baril était monté à 87$.

Le baril de brut texan était par ailleurs «particulièrement sous pression au vu de l'excès de réserves enregistré à Cushing», dans l'Oklahoma, principal terminal pétrolier aux États-Unis, a souligné Jason Schenker, de Prestige Economics.