Le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador a demandé à un tribunal du Québec de contraindre l'entreprise forestière AbitibiBowater à lui ouvrir ses livres, pour qu'elle puisse suivre l'évolution de sa santé financière à titre de créancier.

La province se dit victime de «discrimination injuste» parce qu'AbitibiBowater refuse de lui transmettre les informations qui permettent aux parties intéressées et aux créanciers de suivre l'évolution de la situation.

Le ministère de la Justice de la province a déclaré à la Cour supérieure du Québec être une partie intéressée détenant une participation légitime dans l'entreprise montréalaise.

La province réclame un remboursement des 24 millions versés aux anciens employés de la compagnie en primes de séparation et de congédiement.

Terre-Neuve affirme aussi qu'Abitibi a encouru des obligations environnementales, par le biais d'activités qui se sont étalées sur des dizaines d'années.

Les deux parties se sont toutefois entendues pour que les inspecteurs environnementaux de la province puissent visiter certains sites, de manière à déterminer l'étendue des obligations environnementales d'Abitibi.

Terre-Neuve affirme avoir une responsabilité publique de garder un oeil sur la capacité d'Abitibi, présente et future, à compenser la province pour ces coûts. Cela ne peut se faire que si elle procède elle-même à sa propre évaluation de la santé financière d'Abitibi, de la même manière que les autres parties intéressées et créanciers, ont expliqué ses avocats au tribunal.

Un porte-parole d'AbitibiBowater a estimé qu'il revient au tribunal de déterminer le rôle de la province. Il rappelle que la compagnie réclame 300 millions à Terre-Neuve pour l'expropriation d'une usine de Grand Falls.