Que fait un boutefeu? À quoi ressemble le quotidien d'un animalier ou d'un détective privé? Pour le savoir, La Presse les a rencontrés pour vous. Regard sur des métiers inusités, rares ou méconnus.

La sécurité au travail est primordiale pour les salariés, mais aussi pour leurs employeurs. Parlez-en à Sophie Lalancette, qui en a fait une affaire personnelle (et son métier!). Pour cette coordonnatrice en santé et sécurité passionnée, pas question de faire des compromis sur la sûreté.

Sophie Lalancette est depuis quatre ans et demi coordonnatrice régionale pour Construction de Défense Canada. Elle adore son travail, mais son parcours n'a pas toujours été un long fleuve tranquille.

«Après un baccalauréat en relations humaines, j'étais un peu déboussolée, se souvient-elle. Je ne voulais pas être toujours enfermée dans un bureau, j'avais envie que ça bouge! J'ai consulté un conseiller en orientation et j'ai finalement complété un DESS en santé et sécurité.»

Des chantiers au bureau

Elle a commencé sa carrière comme technicienne en gestion des accidents de travail pour une mutuelle. Elle a ensuite été conseillère en prévention, avant d'être embauchée par son employeur actuel. Sa mission: s'assurer que les chantiers de construction sur les manèges et les bases militaires du Québec sont sécuritaires.

«J'aime beaucoup la construction, les risques et la variété que ça comporte», admet la coordonnatrice de 33 ans.

Sophie Lalancette s'occupe de huit à vingt projets en même temps. Elle passe les deux tiers de son temps sur le terrain, à Montréal, Saint-Jean-sur-Richelieu, Drummondville ou Saint-Hyacinthe. «J'enfile mes bottes, mon casque et ma veste réfléchissante [ce qui ne l'empêche pas de se maquiller et de porter des boucles d'oreille]. Je fais le tour des chantiers pour analyser les risques et détecter les failles. J'ai peut-être l'air de ne rien faire, mais mon sens de l'observation est à l'ouvrage», explique-t-elle.

Son attirail comprend aussi des lunettes, un harnais et un masque. Rien ne lui échappe, quitte à grimper sur les échafaudages et à monter sur les toits, au besoin. Elle n'hésite pas à indiquer tous les correctifs à apporter au contremaître.

Le reste du temps, elle organise ses prochaines visites, participe aux réunions de démarrage de projet (pour donner des conseils sur les méthodes de travail, notamment) et analyse les programmes de prévention des accidents envoyés à son bureau. Elle anime aussi des réunions avec son équipe de 15 coordonnateurs et s'occupe de leurs formations.

«Je suis bien fière de mon équipe. On s'améliore toujours, on est plus prompts à remarquer les lacunes.»

Pour ceux qui n'ont pas froid aux yeux

«Il faut être sûr de soi pour convaincre les gens de l'importance de la sécurité», croit Sophie Lalancette. Pour être certaine de bien vulgariser les articles de loi, elle s'entraîne avec son copain, qui est électricien. «Je sais de quoi je parle, mais ça n'empêche pas les gars de la construction de me tester! Avec le temps par contre, je gagne leur respect», explique celle qui est bien souvent la seule femme sur les chantiers.

Sophie Lalancette ne tarit pas d'éloges sur son métier. «Il y a beaucoup d'avenues, comme la santé, l'ergonomie ou l'hygiène du travail. C'est motivant et le domaine offre de très bonnes conditions.» Elle apprécie particulièrement le fait que son travail n'est pas routinier et qu'il lui permet de sortir du bureau et de rencontrer plein de gens. Des gens qui peuvent la remercier: les risques de leur métier, Sophie Lalancette en fait son devoir de les anéantir.