En cette Journée de l'infirmière et de l'infirmier auxiliaire, voici un portrait de la situation d'emploi de ces professionnels de la santé.

On confond souvent, à tort, les infirmières et les infirmiers auxiliaires avec les infirmières et les infirmiers.

Les auxiliaires ont un diplôme d'études professionnelles (DEP) en santé, assistance et soins infirmiers.

«Pendant des années, les infirmières auxiliaires pratiquaient en étant un peu enfermées dans un carcan», explique Régis Paradis, président de l'Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec (OIIAQ).

Depuis quelques années, le champ d'exercices des infirmières auxiliaires est en pleine expansion.

«En 2003, leur champ d'exercices a été élargi avec la loi 90. Encore plus récemment, nous avons travaillé avec l'Ordre des infirmières et de nouvelles activités ont été confiées aux infirmières auxiliaires. Elles peuvent maintenant faire des prises de sang, donner des vaccins, installer des solutés sans médicament», affirme M. Paradis.

Les établissements de santé font de plus en plus de place aux infirmières auxiliaires.

«Leur rôle est élargi dans l'équipe de soins, remarque Régis Paradis. Elles sont aussi amenées à travailler dans davantage de secteurs de la santé, comme les centres de prélèvements, le soutien à domicile, les urgences, les blocs opératoires, et on commence à les voir arriver en hémodialyse.»

De la demande, mais peu de postes à temps complet

Les infirmières auxiliaires ont ainsi prêté main-forte aux infirmières, aux prises avec une grande pénurie. Toutefois, de façon plus légère, la pénurie frappe aussi la profession d'infirmières auxiliaires.

«La pénurie se poursuivra jusqu'en 2017-2018 en raison des départs à la retraite, indique le président de l'OIIAQ. Nous avons plus de 2500 membres entre 50 et 54 ans, et plus de 1000 qui ont 55 ans et plus. Heureusement, depuis cinq ans, il y a plus de 2200 nouvelles diplômées par année. Elles viennent combler les départs à la retraite, mais les besoins augmentent.»

Toutefois, seulement le tiers des membres de l'OIIAQ ont un poste à temps complet.

«On dénonce la situation année après année depuis 10 ans et ça ne se corrige pas. Même le ministre de la Santé trouve comme nous qu'il y aurait une meilleure répartition si on était à environ 60% de postes à temps complet. Toutefois, les gestionnaires ne bougent pas», déplore M. Paradis.

Comme les besoins sont bien présents, plusieurs infirmières qui ont un poste à temps partiel font tout de même du temps complet avec des remplacements.

«Nous sommes pratiquement en plein emploi, précise M. Paradis. Toutefois, transformer des postes à temps partiel en postes à temps complet permettrait une meilleure stabilité dans les équipes.»

Lorsqu'on décide de devenir infirmière auxiliaire, il faut être bien consciente que les gens ne sont pas malades de 9 h à 17 h, du lundi au vendredi.

«Les besoins sont 24 heures sur 24, sept jours sur sept, donc il faut être disponible, souligne Régis Paradis. C'est certain que c'est un travail relativement difficile, mais il est aussi très stimulant et très valorisant.»

Quelques chiffres

23 480 Nombre total d'infirmières et d'infirmiers auxiliaires

21 251 Nombre de femmes

"1193 Progression entre le 1er avril 2010 et le 31 mars 2011

2229 Nombre d'hommes

Régions où il y a le plus d'effectifs

Montréal (4891), Montérégie (3776), Capitale-Nationale (2175), Laurentides (1902), Lanaudière (1669).

Source: L'Ordre des infirmières et des infirmiers auxiliaires du Québec (en date du 31 mars 2011)