Canada Goose affirme que son nouveau magasin à Pékin a finalement ouvert, après un report de quelques semaines.

Le fabricant de manteaux d'hiver de luxe, établi à Toronto, a déclaré que le report de l'ouverture était dû à des retards dans la construction.

Le report avait été annoncé à la mi-décembre, au milieu de tensions croissantes entre la Chine et le Canada après l'arrestation de la directrice financière de Huawei, Meng Wanzhou, à Vancouver. Les autorités américaines réclament l'extradition de Mme Meng pour répondre à des accusations de fraude.

Depuis l'arrestation de Mme Meng le 1er décembre, la valeur du titre de Canada Goose a chuté d'environ 36 % à la Bourse de Toronto, pour atteindre 57,06 $.

Selon Louis Hébert, professeur en stratégie au HEC de Montréal, l'entreprise a beaucoup misé sur la réputation du Canada et ses hivers rigoureux - idéale pour prétendre vendre des manteaux chauds - afin d'établir et communiquer son image de marque en Chine, ce qui la rend plus vulnérable au contexte politique ambiant.

« L'envers de cette réussite-là, c'est que s'il y a des problèmes politiques avec le Canada, soudainement Canada Goose se trouve dans la mire de contestataires par exemple », explique M. Hébert, qui soutient que le fabriquant a récemment fait l'objet d'appels au boycottage sur les médias sociaux chinois.

Bien qu'elle arrive plus tard que prévu, M. Hébert appuie l'ouverture, puisqu'elle démontre une stratégie offensive qui laisse voir « une volonté de respecter le consommateur chinois » et qui peut « faire taire certains détracteurs ».

« Ne rien faire c'est aussi laisser toute la place libre aux contestations », dit le professeur.

Plus tôt cette année, Canada Goose avait annoncé son plan d'expansion en Chine, qui prévoit également un bureau à Shanghai et un magasin à Hong Kong.