L'achat local est dans l'air du temps. Or, à la quincaillerie, ce n'est pas toujours évident de savoir quels outils et quels matériaux sont faits au Canada. Même les employés ne peuvent pas toujours éclairer les clients ! Le nouveau programme Bien fait ici, qui sera annoncé la semaine prochaine, permettra de régler ce problème, espère l'industrie.

À la quincaillerie, on retrouve à peu près la même proportion de produits fabriqués localement que dans les supermarchés. Or, les consommateurs peinent à les identifier. Pour remédier à la situation, l'Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction (AQMAT) a eu l'idée de créer un logo pour remédier à la situation. L'initiative a fait boule de neige d'un bout à l'autre du pays.

Si tout se passe comme prévu, le logo Bien fait ici/Well made here fera son apparition dans les commerces le printemps prochain, a appris La Presse. Et il sera appuyé par une importante campagne de publicité pancanadienne mettant en valeur ce qui est fabriqué chez nous.

Comme son nom l'indique, la certification mise à la fois sur le lieu de fabrication et la qualité.

Ainsi, pour porter la mention Bien fait ici, un produit ou un matériau devra satisfaire à deux exigences : au moins 51 % de ses coûts de fabrication devront être engagés au Canada et il devra respecter les normes en vigueur dans sa catégorie (environnement, qualité, sécurité, etc.).

« On ne se demande pas à qui appartient l'entreprise », a précisé à La Presse Richard Darveau, président et chef de la direction de l'AQMAT. Ainsi, une usine sur le sol québécois détenue par des intérêts américains pourra faire certifier ses produits.

Richard Darveau ne cache pas qu'il souhaite reproduire la formule d'Aliments du Québec, dont le logo stimule les ventes en magasin. D'ailleurs, il ne s'attend pas à ce que « son » logo « fasse moins bien » que celui du secteur agroalimentaire.

LES DÉTAILLANTS ET LES ASSOCIATIONS S'UNISSENT

Jusqu'ici, six chaînes de quincailleries et centres de rénovation regroupant « plus de 2500 » points de vente au Canada se sont engagés dans le projet lancé par l'AQMAT il y a environ un an.

Il n'a pas été possible d'obtenir le nom de ces chaînes qui ont accepté de financer la création du nouvel OBNL dont le mandat sera de certifier les produits et d'en faire la promotion. Leur nom sera dévoilé le 31 octobre au cours d'un événement qui réunira des dizaines de membres de l'industrie. Mais vu le nombre de succursales, on comprend qu'il y a au moins une chaîne majeure.

Dès lors, les fabricants pourront déposer des demandes pour obtenir le droit d'apposer le logo sur leurs produits. Richard Darveau croit qu'entre 7000 et 10 000 produits pourraient arborer la demi-feuille d'érable collée sur une maison, soit environ un cinquième de ce qui se trouve dans un magasin moyen.

Le programme pancanadien jouira au départ d'un budget frôlant le million de dollars.

La somme provient de détaillants, mais également d'associations, dont l'Association des professionnels de la construction et de l'habitation du Québec (APCHQ), la Canadian Hardware & Housewares Manufacturers Association (CHHMA) et le Conseil de l'industrie forestière du Québec (CIFQ).

Le nouvel OBNL constitué en vertu de la loi fédérale appartient à ces associations ainsi qu'aux détaillants. Il emploie déjà trois personnes, un nombre qui devrait rapidement doubler.

L'APCHQ a rejoint le projet, dit Richard Darveau, « pour que les entrepreneurs sachent où trouver des produits locaux et puissent les offrir à leurs clients ».

NOUVELLE SOURCE D'INFORMATION

Bien fait ici ne sera pas qu'un logo. Ce sera aussi une grande source d'informations « fiables et objectives » sur les produits, promet-on. En balayant le code à barres d'un produit avec leur téléphone, les consommateurs se retrouveront sur un site web actuellement en construction qui en précisera le lieu de fabrication et diverses caractéristiques.

« Les employés ne sont pas toujours disponibles, constate Richard Darveau. On sait qu'en moyenne, il y en a un par 1000 pieds carrés. Alors tu le cherches en tabarouette ! » Et ceux qu'on réussit à attraper ne sont pas toujours outillés pour répondre aux questions. Le portail deviendra un outil pour eux aussi.

Fondée en 1940, l'AQMAT (qui porte ce nom depuis 2008) regroupe 1000 marchands, distributeurs et fabricants de quincaillerie et de matériaux de construction.

Logo fourni par l'AQMAT

Le logo Bien fait ici/Well made here

Photo fournie par l'AQMAT

Richard Darveau, président et chef de la direction de l'AQMAT

COMMERCE DE DÉTAILAU TOUR DE LA QUINCAILLERIE DE PROMOUVOIR L'ACHAT LOCAL

L'achat local est dans l'air du temps. Or, à la quincaillerie, ce n'est pas toujours évident de savoir quels outils et quels matériaux sont faits au Canada. Même les employés ne peuvent pas toujours éclairer les clients ! Le nouveau programme Bien fait ici, qui sera annoncé la semaine prochaine, permettra de régler ce problème, espère l'industrie.MARIE-EVE FOURNIERLA PRESSECOMMERCE DE DÉTAILUN LOGO POUR LES PRODUITS FABRIQUÉS ICIMARIE-EVE FOURNIERLA PRESSE

À la quincaillerie, on retrouve à peu près la même proportion de produits fabriqués localement que dans les supermarchés. Or, les consommateurs peinent à les identifier. Pour remédier à la situation, l'Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction (AQMAT) a eu l'idée de créer un logo pour remédier à la situation. L'initiative a fait boule de neige d'un bout à l'autre du pays.

Si tout se passe comme prévu, le logo Bien fait ici/Well made here fera son apparition dans les commerces le printemps prochain, a appris La Presse. Et il sera appuyé par une importante campagne de publicité pancanadienne mettant en valeur ce qui est fabriqué chez nous.

Comme son nom l'indique, la certification mise à la fois sur le lieu de fabrication et la qualité.

Ainsi, pour porter la mention Bien fait ici, un produit ou un matériau devra satisfaire à deux exigences : au moins 51 % de ses coûts de fabrication devront être engagés au Canada et il devra respecter les normes en vigueur dans sa catégorie (environnement, qualité, sécurité, etc.).

« On ne se demande pas à qui appartient l'entreprise », a précisé à La Presse Richard Darveau, président et chef de la direction de l'AQMAT. Ainsi, une usine sur le sol québécois détenue par des intérêts américains pourra faire certifier ses produits.

Richard Darveau ne cache pas qu'il souhaite reproduire la formule d'Aliments du Québec, dont le logo stimule les ventes en magasin. D'ailleurs, il ne s'attend pas à ce que « son » logo « fasse moins bien » que celui du secteur agroalimentaire.

LES DÉTAILLANTS ET LES ASSOCIATIONS S'UNISSENT

Jusqu'ici, six chaînes de quincailleries et centres de rénovation regroupant « plus de 2500 » points de vente au Canada se sont engagés dans le projet lancé par l'AQMAT il y a environ un an.

Il n'a pas été possible d'obtenir le nom de ces chaînes qui ont accepté de financer la création du nouvel OBNL dont le mandat sera de certifier les produits et d'en faire la promotion. Leur nom sera dévoilé le 31 octobre au cours d'un événement qui réunira des dizaines de membres de l'industrie. Mais vu le nombre de succursales, on comprend qu'il y a au moins une chaîne majeure.

Dès lors, les fabricants pourront déposer des demandes pour obtenir le droit d'apposer le logo sur leurs produits. Richard Darveau croit qu'entre 7000 et 10 000 produits pourraient arborer la demi-feuille d'érable collée sur une maison, soit environ un cinquième de ce qui se trouve dans un magasin moyen.

Le programme pancanadien jouira au départ d'un budget frôlant le million de dollars.

La somme provient de détaillants, mais également d'associations, dont l'Association des professionnels de la construction et de l'habitation du Québec (APCHQ), la Canadian Hardware & Housewares Manufacturers Association (CHHMA) et le Conseil de l'industrie forestière du Québec (CIFQ).

Le nouvel OBNL constitué en vertu de la loi fédérale appartient à ces associations ainsi qu'aux détaillants. Il emploie déjà trois personnes, un nombre qui devrait rapidement doubler.

L'APCHQ a rejoint le projet, dit Richard Darveau, « pour que les entrepreneurs sachent où trouver des produits locaux et puissent les offrir à leurs clients ».

NOUVELLE SOURCE D'INFORMATION

Bien fait ici ne sera pas qu'un logo. Ce sera aussi une grande source d'informations « fiables et objectives » sur les produits, promet-on. En balayant le code à barres d'un produit avec leur téléphone, les consommateurs se retrouveront sur un site web actuellement en construction qui en précisera le lieu de fabrication et diverses caractéristiques.

« Les employés ne sont pas toujours disponibles, constate Richard Darveau. On sait qu'en moyenne, il y en a un par 1000 pieds carrés. Alors tu le cherches en tabarouette ! » Et ceux qu'on réussit à attraper ne sont pas toujours outillés pour répondre aux questions. Le portail deviendra un outil pour eux aussi.

Fondée en 1940, l'AQMAT (qui porte ce nom depuis 2008) regroupe 1000 marchands, distributeurs et fabricants de quincaillerie et de matériaux de construction.POURQUOI UN LOGO BIEN FAIT ICI ?PROTECTIONNISME AMÉRICAIN

Différentes mesures protectionnistes du président Donald Trump compliquent la vie des usines canadiennes, ce qui rend le marché local d'autant plus important. « La pression américaine est forte. Des barrières se sont élevées. Dans le bois d'oeuvre, par exemple, on veut aider nos moulins », dit Richard Darveau.

CONSOLIDATION DU MARCHÉ

Les chaînes de quincailleries sont de plus en plus grandes et Rona est passée aux mains du géant américain Lowe's. Résultat : le marché devient plus difficile pour les petits fabricants, observe l'Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction (AQMAT). « On veut rapprocher les marchands des manufacturiers locaux », précise Richard Darveau.

SOURCE D'INFORMATION POUR LES CONSOMMATEURS

Il n'est pas facile, en parcourant les allées de sa quincaillerie, de trouver l'information sur les produits fabriqués localement. La nouvelle initiative  - avec son site web - donnera un coup de pouce en ce sens et permettra à ceux qui le souhaitent de trouver des entrepreneurs en construction qui privilégient les matériaux canadiens.

OUTIL POUR LES DÉTAILLANTS

Petites et grandes surfaces membres du programme pourront « se positionner comme des destinations de choix pour les clients avides de produits locaux accrédités et de services certifiés », fait valoir Richard Darveau. Elles pourront aussi associer leur image au « mouvement croissant en faveur de l'achat de produits locaux de qualité ».

COUP DE POUCE AUX FABRICANTS

Face à « l'invasion de produits importés à basse valeur ajoutée », l'AQMAT croit que le nouveau logo permettra aux fabricants qui font travailler des Canadiens de se démarquer sur les tablettes « par de l'information technique et des promotions adressées aux bricoleurs et aux entrepreneurs en construction ».Où sont nos usines et que fabriquent-elles?

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, bon nombre de produits sur les tablettes des quincailleries sont fabriqués au Québec. Selon l'Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction (AQMAT), la province compte à elle seule pas moins de 250 usines fournissant principalement l'industrie de la rénovation. Et dans les cours à bois, environ 90 % du bois « de fondation et de finition » est local. Voici quelques exemples de produits qui font travailler des Québécois*.

* Ces produits n'ont évidemment pas reçu la certification Bien fait ici. De plus, rien ne garantit qu'ils la demanderont ou qu'ils l'obtiendront.

SHAWINIGAN

Peinture Laurentide exploite une usine à Shawinigan, en Mauricie, depuis 1950. L'entreprise possède aussi des usines à Victoriaville et à Springhill (Nouvelle-Écosse).

SAINT-FRANÇOIS

Les « outils non motorisés et accessoires pour le jardinage, la construction et le déneigement » de marque Garant nous viennent de Saint-François, près de Montmagny (Chaudière-Appalaches). L'entreprise a été fondée en 1944.

DORVAL

L'usine de fabrication de la colle Dural est située à Dorval. « Tout le monde connaît la colle Lepage faite en Allemagne, mais la colle la plus vendue en quincaillerie est Dural », note Richard Darveau, grand patron de l'AQMAT.

BERTHIERVILLE

Si vous avez déjà peint ou décapé, il ne serait pas étonnant que vous possédiez un outil fabriqué par l'entreprise A. Richard, dont l'usine se trouve à Berthierville (Lanaudière) depuis 1942. Sa fondation remonte cependant à 1890 !

YAMACHICHE

Fondée en 1927, l'entreprise familiale Duchesne, à Yamachiche (Mauricie), fabrique notamment des clous. Elle est aujourd'hui dirigée par Audrey Duchesne-Milette, de la quatrième génération de la famille du fondateur.

MONTRÉAL

Cobra se décrit comme « l'un des plus importants fabricants d'ancrages, crochets pour cadres et supports pour plantes en Amérique du Nord ». L'entreprise fondée en 1973 possède une usine à Montréal sur le boulevard Métropolitain Est, non loin des Galeries d'Anjou.

MONTRÉAL-NORD

Primeau Métal fabrique ses gouttières à Montréal-Nord depuis plus de 60 ans.

WARWICK

Bien connues de ceux qui font de la rénovation, les moulures Boulanger nous viennent de Warwick (Centre-du-Québec). L'entreprise familiale a été fondée en 1942.

MONTRÉAL-EST

Les chauffe-eau Giant sont fabriqués depuis 1945 dans une usine de Montréal-Est. Il s'agit de la seule usine du genre au pays. L'entreprise familiale emploie plus de 300 personnes.