En 2011, les Québécois ont dépensé plus de 13 milliards de dollars en plein d'essence (13,122 milliards). C'est 2 milliards de plus qu'en 2010. «Cette variation est associée à l'augmentation du prix du brut et à la pompe, mentionne Gaston Lafleur, président-directeur général du Conseil québécois du commerce de détail (CQCD). Elle n'est pas liée à la consommation.»

Avec l'automobile (23,1% des dépenses) et l'alimentation (23,1% également), c'est le secteur où les dépenses ont été le plus élevées l'an dernier (12,9%).

Globalement, en 2011, les ventes au détail ont été de l'ordre de 101,4 milliards. C'est ce qui ressort d'une étude menée par le Groupe Altus pour le compte du CQCD qui fait état d'une hausse de 2,5% des dépenses totales en 2011 par rapport à 2010. C'est deux fois moins que l'année précédente pendant laquelle les ventes au détail avaient connu une croissance de 6,6%. Au Canada, les ventes ont augmenté de 4% pour s'établir à 453,9 milliards. Outre les secteurs de l'automobile et des stations-services, les magasins de marchandises diverses (2,5%), de détail divers (1,4%), de chaussures, d'accessoires vestimentaires, bijouteries (1%) et d'accessoires de maison (8,8%) ont connu une hausse de leurs ventes.

En revanche, les secteurs de l'alimentation (-2,1%), pharmacies et magasins de produits de soins personnels (-2,7%), les centres de rénovation, quincailleries construction et jardinage (-3,3%), magasin de vêtements (-0,4%), magasins de meubles (-1,6%), magasins d'articles de sports, musique et librairie (-2%) ainsi que les magasins d'appareils électroniques et d'électroménagers (-4,8%) ont connu un repli. «En ce qui a trait aux magasins d'articles de sport et de passe-temps, il y a des impacts saisonniers. L'hiver a tardé à arriver, ça a eu un impact», note Gaston Lafleur. Quant à la baisse dans le secteur de l'alimentation, cette situation est attribuable à deux facteurs. Lorsqu'on sort d'une récession, les gens ont tendance à aller plus au restaurant. Et les gens vont de plus en plus s'approvisionner dans les Walmart et des autres supercentres. Ceux-ci ne sont pas catalogués dans le secteur de l'alimentation.

Selon le CQCD, la baisse de dépenses dans les centres de rénovation et quincaillerie est directement liée à la fin des programmes d'encouragement gouvernementaux à la rénovation. «Depuis, le secteur a eu du mal à récupérer», dit Gaston Lafleur.

Et qu'est-ce qui expliquerait la baisse des dépenses d'appareils électroniques et d'électroménagers? «Ce qui coûtait 100$ en 2002 coûte aujourd'hui 20$, avance comme hypothèse Jean-François Grenier, directeur principal du Groupe Altus. Aussi, tout le monde a fait le plein d'écrans plasma. Présentement, hormis l'iPad, il n'y a pas tant d'innovations.»

Par ailleurs, le nombre de faillites commerciales serait en baisse, une tendance remarquée depuis les 10 dernières années au pays. En 2011, on notait 481 000 faillites commerciales au Canada, contrairement à 604 000 l'année précédente (-20,4%).

En 2011, le taux d'épargne des résidants du Québec était de 2,4%, le plus bas taux depuis 2005. «Les Québécois continuent à penser à autre chose qu'à épargner, dit Gaston Lafleur. On épargne plus au Canada (4%).»

Pour l'année en cours, le CQCD prévoit une hausse encore moins notable des ventes au détail, soit de 2% à 2,5%.