La croissance des prix à la consommation a considérablement ralenti le mois dernier et l'inflation s'est établie à 1,7 %, en raison de l'atténuation des pressions liées à la hausse des prix de l'essence, a indiqué mercredi Statistique Canada.

Ces plus récentes données de l'agence fédérale montraient la plus faible inflation d'une année à l'autre depuis janvier 2018. La lecture de la hausse des prix était en outre beaucoup plus faible que celle de 2,4 % du mois d'octobre. L'inflation pour septembre avait été de 2,2 %.

Les économistes s'attendaient à une progression de 1,8 %, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters Eikon.

Les prix de l'essence à la pompe ont reculé de 5,4 % par rapport à l'an dernier, en raison de la baisse mondiale des cours du pétrole. Il s'agit de leur première baisse d'une année à l'autre de l'essence depuis juin 2017. En conséquence, la croissance des prix a ralenti dans toutes les provinces.

En excluant les prix de l'essence, l'inflation a atteint 1,9 % en novembre.

Les prix des biens durables ont reculé de 0,1 % le mois dernier, après avoir enregistré une hausse de 0,9 % en octobre. Les consommateurs ont payé moins cher leurs meubles, outils et autres articles ménagers par rapport à l'année précédente, a précisé l'agence.

La pression à la baisse sur les prix du mois dernier est également imputable à la réduction des coûts, d'une année sur l'autre, des frais d'hébergement, du matériel et d'appareils numériques et des services téléphoniques.

Les principales forces à la hausse pour l'inflation ont été les coûts plus élevés des légumes frais, des billets d'avion et des intérêts hypothécaires, a indiqué l'agence.

La moyenne des trois indicateurs de l'inflation de base de l'agence, qui excluent des éléments plus volatils tels que les prix de l'essence, a ralenti pour passer de 2,0 % en octobre à 1,9 % le mois dernier.

Chacune de ces trois valeurs de référence se situe maintenant à 1,9 %, ce qui est inférieur à l'objectif idéal de 2,0 % de la Banque du Canada. La moyenne de base est restée proche de cette cible au cours des derniers mois, mais la lecture de novembre est la première à reculer à 1,9 % depuis juin.

La banque centrale accorde une attention particulière à l'inflation sous-jacente avant de prendre ses décisions en matière de taux d'intérêt - et la faiblesse de l'inflation révélée mercredi viendra probablement renforcer l'argument voulant que le gouverneur Stephen Poloz laisse son taux directeur inchangé lors de la prochaine réunion à ce sujet, le 9 janvier.

« Bonne nouvelle pour les consommateurs »

« Les mauvaises nouvelles pour l'Alberta ont été bonnes pour les consommateurs canadiens, car la baisse du prix de l'essence a permis à l'inflation de revenir sur terre », a écrit l'économiste en chef de la Banque CIBC, Avery Shenfeld.

« Les prix de base ne sont encore qu'un poil en dessous du point milieu de la cible de la Banque du Canada. Par conséquent, les taux d'intérêt, à partir de maintenant, seront davantage guidés par la croissance à venir. »

La banque centrale, qui était manifestement engagée dans la voie des hausses de taux, peut relever son taux directeur afin d'empêcher l'inflation de grimper trop haut. Ce taux a été haussé à cinq reprises depuis l'été 2017 en raison de la forte performance économique du Canada.

À l'approche de sa prochaine décision, les experts s'attendent à ce que M. Poloz reste concentré sur les récents prix du pétrole, la capacité du secteur de l'énergie à investir dans les entreprises et la capacité des ménages canadiens - dont plusieurs très endettés - à gérer des taux d'intérêt plus élevés.

La banque doit également tenir compte d'une autre préoccupation : une forte décélération de la croissance des salaires au cours des six derniers mois. Le taux de chômage national est proche de son plus bas niveau en 40 ans depuis plus d'un an, mais malgré ce raffermissement du marché du travail, la croissance des salaires a ralenti au lieu de s'accélérer.