Le gouvernement Trudeau a déposé jeudi matin une loi spéciale pour forcer le retour au travail des employés de Postes Canada. Cette loi pourrait être soumise au vote dès aujourd'hui à la Chambre des Communes.

Le projet de loi a été déposé par la ministre du Travail Patty Hajdu, et les députés ont commencé à débattre des mérites d'une telle mesure dès jeudi matin.

« Les arrêts de travail actuels ont eu de graves répercussions sur les Canadiens, les entreprises, le commerce international, Postes Canada, ses travailleurs et leur famille. Les Canadiens et les entreprises dépendent de Postes Canada et de ses travailleurs, particulièrement pendant la saison la plus occupée. Les Canadiens et les entreprises canadiennes en subissent les contrecoups et le gouvernement est prêt à adopter une mesure législative afin que les produits continuent d'être acheminés aux Canadiens », a affirmé la ministre Hajdu.

« Depuis près d'un an, le gouvernement appuie et encourage Postes Canada et le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes à conclure une nouvelle convention collective. Tout au long du processus, les parties ont été aidées par les agents de conciliation fédéraux, des médiateurs et un médiateur spécial. Nous avons prolongé le mandat du médiateur spécial et les parties poursuivent leur travail pour conclure une entente », a-t-elle aussi ajouté.

La ministre a dit souhaiter que les deux parties reprennent le dialogue même si le gouvernement Trudeau a décidé de prendre les moyens pour mettre fin au conflit de travail.

Le Sénat se prépare à siéger durant la fin de semaine pour débattre du projet de loi. Une motion a été adoptée pour prévoir deux jours de débats samedi et dimanche, alors que le Sénat aurait normalement fait relâche.

« La mesure prise aujourd'hui est une question de procédure, mais le gouvernement du Canada est prêt à agir dans l'intérêt des Canadiens. Nous croyons toujours qu'une entente est possible et je continue d'encourager les parties à s'entendre avant l'adoption du projet de loi», a-t-elle dit.

Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) conteste l'argument de la partie patronale selon lequel il y aurait d'importants retards dans la livraison des colis. Le syndicat a indiqué, mercredi, qu'il y avait environ 70 remorques en attente à Toronto. Un volume de colis qui pourrait être traité en quelques jours seulement, en plus des autres cargaisons en attente ailleurs en Ontario et dans les Maritimes, selon le STTP.

« Nous sommes convaincus que Postes Canada a inventé une crise juste pour que le gouvernement intervienne », a affirmé le président national du STTP, Mike Palecek, dans un communiqué.

- Avec La Presse canadienne