Le Canada s'est hissé hors de la récession qui a vu son activité économique se contracter pendant la première moitié de 2015, mais le rebond qu'il a connu au troisième trimestre montre déjà des signes de faiblesse.

Le produit intérieur brut a progressé à un rythme annualisé de 2,3 % pendant la période de trois mois qui s'est terminée en septembre, a indiqué mardi Statistique Canada.

Le PIB a eu un coup de main de la part des performances des secteurs de l'exportation et des dépenses de consommation des ménages, a précisé l'agence fédérale.

Mais l'économie s'est contractée de 0,5 % en septembre, en données non annualisées - un recul largement attribuable aux difficultés des secteurs liés aux ressources naturelles et, dans une moindre mesure, au secteur de la fabrication.

La lecture de septembre fait suite à une croissance non annualisée de 0,3 % en juillet et de 0,1 % en août.

« Le troisième trimestre a commencé en lion, mais se termine comme un agneau », a observé l'économie en chef de la Banque CIBC, Avery Shenfeld, dans une note de recherche transmise à ses clients.

« Le mois d'octobre devrait voir un rebond dans la production d'énergie, qui s'est remise en marche, mais l'absence d'élan ailleurs devrait malgré tout mener à une croissance trimestrielle du PIB beaucoup plus lente pour la fin de l'année. »

L'économie canadienne était entrée dans une récession technique au début de l'année, les deux premiers trimestres s'étant soldés par une activité économique négative. Elle s'était contractée de 0,7 % pendant les trois premiers mois de 2015, puis de 0,3 % pendant le trimestre suivant.

La performance d'ensemble de l'économie pendant le troisième trimestre s'est avérée légèrement inférieure aux attentes. Les économistes misaient en moyenne sur une croissance de 2,4 %, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

Les exportations de biens ont gagné 2,7 % au troisième trimestre, stimulées par des augmentations du côté des véhicules automobiles et de leurs pièces, des biens de consommation et du pétrole brut bitumineux.

Entre-temps, les dépenses des ménages ont avancé de 0,4 % au plus récent trimestre, a précisé Statistique Canada.

Prévisions à la baisse

Depuis plusieurs mois, les difficultés de l'économie - en particulier l'impact négatif et important de la faiblesse obstinée des cours du pétrole et des matières premières - ont forcé les experts à réduire leurs prévisions de croissance pour le Canada.

Le mois dernier, la mise à jour fiscale et économique du gouvernement fédéral contenait des prévisions avancées en octobre par des économistes du secteur privé. Celles-ci visaient une croissance de 1,2 % du produit intérieur brut réel - une mesure habituelle de la croissance économique - pour l'ensemble de 2015, en baisse par rapport à la prévision de 2,0 % qu'ils avaient formulée en avril.

En octobre, la Banque du Canada a prédit que l'économie afficherait une croissance de 2,5 % au troisième trimestre, et de 1,5 % au quatrième. La banque centrale a en outre projeté que la croissance de l'ensemble de 2015 serait de 1,1 %, puis de 2,0 % en 2016.

La Banque du Canada, qui a réduit à deux reprises cette année son taux d'intérêt directeur afin de protéger l'économie du plongeon des prix du pétrole, doit faire mercredi sa prochaine annonce sur les taux. Les économistes s'attendent largement à ce qu'elle laisse son taux directeur inchangé à 0,5 %.