Le gouvernement fédéral sera affecté de façon importante par le ralentissement de la croissance économique canadienne prévu, mais il sera quand même en mesure d'atteindre l'équilibre budgétaire à temps pour les prochaines élections, en 2015, a affirmé vendredi le ministre des Finances, Jim Flaherty.

M. Flaherty a tenu ces propos à la suite d'une rencontre avec une dizaine d'économistes du secteur privé qui s'étaient rendus à Ottawa afin de le prévenir que 2013 serait une année plus faible que prévu en matière de croissance économique.

Le fédéral n'a pas publié de nouvelles données à ce sujet, mais des entretiens avec les économistes ont permis d'apprendre que leurs projections allaient d'un minimum de 1,5 pour cent à un maximum de 1,8 pour cent. C'est moins que la prévision de deux pour cent faite par Ottawa dans sa mise à jour de novembre et encore moins que celle de 2,4 pour cent contenue dans le budget du printemps dernier.

«Jusqu'à quel point serons-nous affectés au chapitre des revenus en raison du PIB (produit intérieur brut) nominal inférieur? De façon importante», a déclaré M. Flaherty durant une période de questions et réponses.

Néanmoins, M. Flaherty a indiqué que le gouvernement était en voie d'atteindre l'équilibre budgétaire d'ici l'automne 2015 et qu'il projetait de mettre un terme aux échappatoires fiscales.

Ottawa a également l'intention de contrôler ses dépenses afin de combler la différence.

«Nous allons y arriver, a affirmé le ministre Flaherty. La clé est de regarder les deux prochaines années et de nous assurer de demeurer en piste. Il y a un certain nombre de mesures que nous pouvons adopter pour faire ça, et vous les verrez dans le budget.»

La ministre a déjà parlé de réduire les dépenses discrétionnaires afin d'atteindre son objectif, et il a réitéré ce message vendredi, affirmant qu'il s'attarderait de très près aux dépenses qu'il pourra contrôler. Il a cependant insisté sur le fait qu'il n'augmenterait pas les impôts et qu'il ne réduirait pas les transferts aux provinces.

Les économistes qui ont pris la parole après le ministre ont dit ne pas croire que les mesures d'austérité envisagées par Ottawa nuiraient à la reprise. Tous ont cependant semblé opposés à quoi que ce soit de draconien.

«Compte tenu du fait que de nombreuses provinces se dirigent vers de sérieuses restrictions, il serait probablement peu judicieux d'appuyer sur le frein davantage qu'ils ne l'ont déjà fait», a estimé Doug Porter, économiste en chef de la Banque de Montréal.

De son côté, Peggy Nash, porte-parole du Nouveau Parti démocratique (NPD) en matière d'économie, a affirmé que le gouvernement devrait chercher à stimuler l'économie plutôt que d'annoncer de nouvelles compressions.