Le gouvernement Harper mettra la fonction publique fédérale au régime minceur, mais c'est loin d'être un record en matière de coupes budgétaires. Durant les années 90, autant les gouvernements Chrétien (fédéral) que Bouchard (Québec) ont réduit leurs dépenses de programmes de façon beaucoup plus importante. N'empêche: plusieurs experts, dont Bernard Landry et les économistes du Mouvement Desjardins, doutent du bien-fondé économique des coupes qui seront annoncées par Jim Flaherty.
«Les coupes me semblent un peu prématurées car les finances publiques fédérales semblent en contrôle, dit Yves St-Maurice, économiste en chef adjoint au Mouvement Desjardins. Il y a déjà un plan crédible de retour à l'équilibre budgétaire. Il n'y a pas d'urgence nationale à devancer le retour à l'équilibre budgétaire. Ces coupes amènent une contraction de l'économie qui ne semble pas nécessaire.»
«Quand c'est le temps de relancer l'économie, ils font des coupes budgétaires. Il faut être très prudent avec les coupes sinon c'est un cercle vicieux», dit Bernard Landry, ancien ministre québécois des Finances.
Aujourd'hui, le gouvernement Harper doit annoncer une réduction des dépenses de programmes qui variera entre 4 et 8 milliards de dollars à terme. Selon La Presse Canadienne, le gouvernement aurait choisi la cible de 7 milliards de dollars, soit une réduction de 8,75% des dépenses de programmes. Le gouvernement n'a pas l'intention de couper dans les prestations aux Canadiens (ex: assurance-chômage, Régime de pension du Canada) ni dans les transferts aux provinces.
Dans les années 90, le gouvernement Chrétien avait réduit ses dépenses de programmes de 9,3% sur cinq ans, en plus de réduire les transferts aux provinces. Au Québec, le gouvernement Bouchard avait réduit ses dépenses de programmes 13,7% sur deux ans pour revenir à l'équilibre budgétaire.
Selon le ministre de Finances de l'époque Bernard Landry, la situation actuelle du gouvernement fédéral ne se compare pas à celle du Québec au milieu des années 90. «Nous étions au bord du signal d'alarme, dit-il. À l'époque, il fallait revenir au déficit zéro rapidement sinon nous aurions pu être décotés. Avec les taux d'intérêt élevés, une décote aurait été meurtrière. Nos coupes ont aussi eu moins de répercussions dans l'économie réelle qui était en croissance. Le taux de chômage est passé de 14% à 8%.»
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GOUVERNEMENT HARPER*
MINISTRE DES FINANCES: JIM FLAHERTY
CANADA, 2012-201
7 milliards
8,75% des dépenses de programmes
0,4% du PIB
* À confirmer lors du budget aujourd'hui.
GOUVERNEMENT BOUCHARD
MINISTRE DES FINANCES: BERNARD LANDRY
QUÉBEC, 1996 À 1998
4,8 milliards
13,7% des dépenses de programmes sur deux ans
2,7% du PIB sur deux ans
GOUVERNEMENT HARRIS
MINISTRE DES FINANCES: ERNIE EVES
ONTARIO, 1995 À 1997
3,0 milliards
6,7% des dépenses de programmes sur deux ans
0,9% du PIB sur deux ans
GOUVERNEMENT CHRÉTIEN
MINISTRE DES FINANCES: PAUL MARTIN
CANADA, 1993 À 1998
11,2 milliards
9,3% des dépenses de programmes sur cinq ans
1,5% du PIB sur cinq ans
Note : Pour les ratios, le PIB nominal a été utilisé.
Sources : Desjardins, Statistique Canada, ministères des Finances du Canada, du Québec et de l'Ontario.
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DÉFICIT
Prévision en novembre : 31 milliards
Probable : 26 milliards
CROISSANCE DES RECETTES FISCALES
Prévue : 2,7%
Probable : 4,2%
CROISSANCE DES DÉPENSES
Prévue : 1,5%
Probable : 1,3%