Le constructeur automobile suédois Volvo s'apprête à changer de mains avec l'imminente signature de son rachat par le chinois Geely à l'américain Ford mais les syndicats demandent plus de clarté dans la transaction.

A moins d'un obstacle de dernière minute, la signature devrait se dérouler dimanche après-midi, sinon lundi, au siège suédois de Volvo de Göteborg, dans le sud de la Suède, entre le directeur du département financier de Ford, Lewis Booth et le président du groupe automobile chinois Geely, Li Shufu, selon un porte-parole du constructeur suédois.

«Une conférence de presse a été convoquée pour dimanche après-midi avec la participation des représentants de Ford et de Geely mais ça ne veut pas dire que ça sera signé dimanche, ce peut être lundi», a indiqué Per-Aake Försberg samedi à l'AFP ajoutant que le moment exact de la signature sera communiqué dans le courant de la journée.

Les syndicats suédois de Volvo Automobile qui compte 22.000 employés dans le monde dont environ 16.000 en Suède ont cependant demandé une plus grande transparence dans la transaction.

Une réunion d'information entre M. Li Shufu et les organisations syndicales devait avoir lieu samedi après-midi à Göteborg.

Ford Motor Co. qui avait acquis la totalité de Volvo Cars en 1999 pour 6,4 milliards de dollars, avait annoncé en décembre 2008 avoir mis en vente ce fleuron de l'industrie automobile suédoise fondé en 1927.

Un an plus tard, le constructeur américain déclarait avoir conclu un accord de rachat avec le groupe privé chinois Zhejiang Geely Holding.

Le montant de la transaction n'a pas été dévoilé mais selon le Financial Times, elle s'élèverait à quelque 1,8 milliard de dollars, dont 500 à 800 millions seront prêtés par la Banque d'investissement européenne, et 500 millions de dollars par les gouvernements suédois et belge, le solde étant apporté par des banques chinoises, des collectivités locales et Geely lui-même.

Trois organisations syndicales de cadres de Volvo ont réclamé cette semaine des détails sur «les capitaux qui devront financer l'activité quotidienne de Volvo, les investissements de futurs projets et l'objectif de 600.000 véhicules d'ici 2015».

La presse suédoise a également souligné l'absence de clareté dans cette vente et elle s'interroge sur la capacité d'une compagnie relativement aussi jeune que Geely à financer ce rachat.

La prise de contrôle de Volvo par Geely est «un saut dans l'inconnu», avait estimé le quotidien Dagens Nyheter au lendemain de l'annonce de l'accord.

Mais selon des déclarations rapportés par Svenska Dagbladet samedi, le président de Geely a donné l'assurance que les départements de recherche et développement de Volvo resteront en Suède et que la production sera assurée par les usines suédoises avant de l'être par des usines en Chine.

Ces préparatifs d'une imminente signature coïncident précisément avec le séjour dimanche à Göteborg du vice-président Chinois Xi Jinping, en tournée en Europe. Il doit rencontrer lundi à Stockholm le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt.

Officiellement, Xi Jinping doit visiter dimanche, dans ce port suédois de l'Atlantique, le navire «Götheborg», réplique d'un trois-mats du 18e siècle de la Compagnie suédoise des Indes orientales et l'usine de roulements à billes SKF.

«Il n'y a pas de plan pour le moment d'une visite de Volvo» par le vice-président chinois, selon le porte parole du groupe suédois M. Försberg.

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