L’Indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté au rythme annuel de 3,1 % en novembre, le même que lors du mois précédent.

La hausse des prix est supérieure à celle attendue par la plupart des économistes, qui voyaient l’IPC se rapprocher davantage de la cible de 2 % de la Banque du Canada.

L’absence de progrès sur le front de l’inflation en novembre est aussi notable pour les mesures de base privilégiées par la Banque du Canada, qui sont restées au même niveau que lors du mois précédent.

Le coût de l’intérêt hypothécaire et le prix des aliments continuent à soutenir l’inflation. En novembre, les prix ont aussi été poussés à la hausse par l’augmentation des prix des voyages organisés, selon Statistique Canada.

En contrepartie, la hausse du prix des aliments a ralenti. Le prix des aliments en épicerie a progressé de 4,7 %, comparativement à 5,4 % le mois précédent. C’est le cinquième ralentissement mensuel consécutif de la hausse des prix aliments.

Les prix de la viande, des légumes en conserve et du sucre affichent toujours une croissance supérieure à 5 %. Le prix des services de téléphone cellulaire et celui du mazout sont en baisse par rapport à l’an dernier. Dans le cas des services cellulaires, les consommateurs ont bénéficié des rabais offerts par les fournisseurs lors du Vendredi fou, tandis que la baisse du prix du mazout reflète l’élimination de taxe carbone fédérale dans les provinces atlantiques.

Au Québec, l’inflation a ralenti à 3,6 %, après avoir été de 4,2 % en novembre, mais la province reste celle avec le plus haut taux d’inflation au pays.

La Banque du Canada maintient son taux directeur à 5 % dans l’attente de progrès durable sur le front de l’inflation et a indiqué qu’il faudra que l’inflation recule sous les 3 % de façon durable avant de pouvoir envisager une baisse des taux d’intérêt.

Rien dans le rapport sur l’inflation de novembre ne vient changer la position de la banque centrale, a commenté Claire Fan, économiste de la Banque Royale, qui s’attend à ce que la prudence reste de mise à la Banque du Canada.

La Banque Royale s’attendait à ce que l’IPC recule sous la barre des 3 % en novembre.

Il y a quand même des signes encourageants dans la lecture de l’inflation de novembre, selon les économistes de la Banque Nationale Matthieu Arseneau et Alexandra Ducharme. « Il est intéressant de noter que le prix des loyers a affiché sa plus faible augmentation en cinq mois », soulignent-ils.

Les mesures de l’inflation de base, inchangées à un rythme annuel, sont en nette amélioration sur une base annualisée de trois mois, note leur rapport. « Il est important de se rappeler que les progrès en matière d’inflation ne seront pas nécessairement linéaires. »

« Les données sur l’inflation de novembre ne correspondent probablement pas à ce que souhaitait la Banque du Canada », a commenté l’économiste de Desjardins Randall Bartlett, qui estime toutefois « qu’il y a suffisamment de progrès dans le rapport sur l’inflation de novembre pour que nous attendions toujours le début des baisses de taux au milieu de 2024 ».

L’Indice des prix à la consommation pour le mois de décembre sera connu le 16 janvier et la prochaine annonce sur les taux de la Banque du Canada est prévue le 24 janvier.