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« Difficile de comprendre que l’Indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 3,8 % quand on regarde l’augmentation de ses composantes. L’item “Dépenses courantes” semble avoir une proportion beaucoup plus importante que je ne l’aurais imaginé. Il serait intéressant, dans un prochain article, d’indiquer le pourcentage de chacune des composantes dans le panier de consommation. » – Pierre Dubé « Je suis certain que l’inflation est plus élevée que nous le disent les annonces. » – Jean-Paul Bourgeois

Comme ces deux lecteurs, beaucoup de gens croient que le taux d’inflation est beaucoup plus élevé que celui mesuré par l’IPC de Statistique Canada.

L’écart entre l’inflation perçue et l’inflation réelle n’a même jamais été aussi grand, a constaté la Banque du Canada dans sa plus récente enquête sur les perspectives des consommateurs.

C’est normal, selon Benoit Durocher, directeur et économiste principal de Desjardins. « Les consommateurs se fient surtout aux prix des biens et services qu’ils consomment le plus et qui sont facilement observables, comme les aliments ou l’essence », explique-t-il.

L’alimentation et l’essence sont des composantes de l’Indice des prix à la consommation, qui en compte plusieurs centaines. L’alimentation est une des huit catégories principales de l’IPC publié chaque mois par Statistique Canada, tandis que l’essence est un élément de la catégorie Transports.

Chacune de ces composantes n’a pas le même poids dans sa catégorie et chaque catégorie n’a pas le même poids dans l’indice, pour refléter un panier de consommation des ménages canadiens le plus représentatif possible.

Par exemple, la catégorie Dépenses courantes, ameublement et équipement de ménage, une des huit catégories principales de l’IPC, regroupe des centaines de composantes différentes, des ampoules à DEL aux services de téléphonie sans fil, en passant par la nourriture pour chiens.

Les prix de toutes ces composantes fluctuent constamment, à la hausse comme à la baisse, et l’amalgame de ces changements donne la variation de l’ensemble de la catégorie pour un mois donné. Il est donc possible par exemple que le prix des électroménagers, qui fait aussi partie de la catégorie Dépenses courantes, ameublement et équipement de ménage, ait baissé considérablement, mais qu’une hausse soit observée pour l’ensemble de la catégorie.

Il ne faut pas non plus confondre baisse de l’inflation et baisse des prix, souligne l’économiste de Desjardins. « L’inflation est une augmentation des prix, et si son niveau baisse, ça ne veut pas dire que les prix baissent », précise-t-il.

La composition du panier de biens et services et le poids relatif de chacun de ces biens et services dans les dépenses des ménages sont revus régulièrement par Statistique Canada pour refléter la réalité.

Des composantes peuvent être retranchées (comme la location de DVD) et d’autres ajoutées (le cannabis à des fins récréatives), et leur poids relatif est aussi ajusté périodiquement.

Ce qu’il faut retenir, selon Benoit Durocher, c’est que l’IPC ne reflète pas la consommation d’une personne ou d’un ménage en particulier, ce qui explique la différence dans les perceptions de l’inflation.

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