(Ottawa) Le ministre de l’Industrie, François-Philippe Champagne, affirme avoir obtenu l’assurance de la part des représentants des grandes entreprises de transformation des aliments qu’ils veulent « faire partie de la solution » pour stabiliser les prix des aliments à l’épicerie.

Après les géants de l’alimentation, la semaine dernière, c’était au tour des dirigeants des grandes sociétés telles que Kraft Heinz, McCain Foods, Unilever, Nestlé, Lactalis, Lassonde, Food, Health & Consumer Products of Canada et Smucker Foods d’être conviés à une rencontre au bureau du ministre Champagne pour discuter de la hausse du coût de la vie.

Au terme de cette rencontre de près de deux heures, M. Champagne a indiqué avoir obtenu l’engagement de ses invités qu’ils étaient prêts à mettre la main à la pâte pour freiner la hausse importante des prix à l’épicerie.

« Ils se sont engagés publiquement à supporter les efforts du gouvernement canadien à stabiliser les prix au Canada et à faire partie de la solution. Je leur ai dit de prendre l’opportunité de faire partie de l’Équipe Canada parce que l’idée derrière ça, c’est qu’on veut travailler tout le monde ensemble, travailler sur des solutions concrètes, visibles, pratiques pour les Canadiens et les Canadiennes », a exposé le ministre en point de presse avant la période de questions.

Le ministre a toutefois souligné que les représentants de Pepsi et de Coca-Cola n’avaient pas participé aux discussions. Un conflit d’horaire expliquerait leur absence.

« Ce matin, [leurs PDG] ne se sont pas présentés à la réunion. J’ai l’intention de les interpeller, alors moi, je vais continuer, […] je n’arrête pas », a dit M. Champagne en mêlée de presse.

Des géants de l’alimentation comme Loblaw, Costco, Metro et Walmart, M. Champagne a exigé la semaine dernière qu’ils lui soumettent un plan concret visant à stabiliser les prix des aliments d’ici la mi-octobre, soit d’ici l’Action de grâce. Le gouvernement Trudeau a brandi la menace d’imposer des mesures fiscales si le plan n’est pas suffisamment étoffé pour donner des résultats.

Le ministre Champagne n’a pas indiqué s’il avait imposé le même échéancier aux dirigeants des grandes sociétés qu’il a rencontrés lundi.

Mais il leur a demandé de regarder « dans [leurs] tiroirs, dans [leurs] filiales » et de « parler avec [leurs] dirigeants à l’international » afin de trouver les meilleures pratiques permettant de freiner la hausse des prix.

L’inaction, pas une option

Mardi, le ministre poursuivra sa croisade en rencontrant les PDG des grandes sociétés canadiennes de la transformation à Ottawa. Interrogé pour savoir s’il ne risquait pas de créer des attentes chez les Canadiens quant à la stabilisation rapide des prix en raison de ses démarches, M. Champagne a déclaré qu’il devait intervenir.

« L’inaction, ce n’est pas une option. J’ai fait l’épicerie en fin de semaine. Les gens s’arrêtaient dans les différentes allées en disant : “Tant mieux, il y a quelqu’un qui fait quelque chose.” On sait que c’est complexe. On sait qu’il y a des enjeux au niveau des changements climatiques, au niveau des chaînes d’approvisionnement, il y a des enjeux au niveau logistique. »

Mais au-delà de ça, je leur ai dit : faites un effort. Je vous parle au nom de 40 millions d’individus qui, chaque semaine, sont aux prises avec un coût de l’épicerie qui est difficile.

François-Philippe Champagne, ministre de l’Industrie

Le directeur général de l’association Food, Health & Consumer Products of Canada (FHCP), Michael Graydon, a qualifié la réunion qui s’est déroulée à Ottawa de « très bonne » et « très productive ».

« Nous sommes vraiment dans la coopération et le soutien, la collaboration. […] C’est une industrie qui doit s’aligner et travailler collectivement pour trouver les solutions », a-t-il assuré en sortant de la rencontre.

M. Graydon a affirmé que les manufacturiers voulaient travailler avec les autres acteurs de la chaîne d’approvisionnement, comme les grandes chaînes de détail telles que Loblaw et Costco.

« Il y a un engagement de notre organisation et des manufacturiers présents aujourd’hui à travailler avec les détaillants », a poursuivi le directeur général de la FHCP, qui représente de nombreuses entreprises, dont celles qui étaient convoquées dans la capitale fédérale lundi.

Avec La Presse Canadienne