Le ralentissement économique au Québec se fait sentir à Montréal, selon une analyse des économistes du Mouvement Desjardins publiée vendredi. Même ralentie, la croissance économique de la région devrait se maintenir au‑dessus de la moyenne provinciale. Tour d’horizon.

Des prévisions-clés de Desjardins pour l’économie de Montréal en 2024 :

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Le ralentissement économique au Québec se fait sentir à Montréal, selon une analyse des économistes du Mouvement Desjardins publiée vendredi.

Croissance du PIB régional : + 1,4 % (+ 2,9 % en 2023 et + 9,8 % en 2022)

Revenu disponible par habitant : + 3,3 % (+ 4,1 % en 2023 et + 9 % en 2022)

Nombre d’emplois : -0,6 % (+ 1,8 % en 2023 et + 4,6 % en 2022)

Taux de chômage : 7,3 % (5,8 % en 2023 et 5,7 % en 2022)

Mises en chantier résidentielles : 6744 (6500 en 2023 et 10 436 en 2022)

Le marché du travail se desserre

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Selon Desjardins, le ralentissement économique « de plus en plus prononcé » freine la croissance de l’emploi à Montréal, et pourrait même la faire basculer en « légère diminution » en 2024.

Selon Desjardins, le ralentissement économique « de plus en plus prononcé » freine la croissance de l’emploi à Montréal, et pourrait même la faire basculer en « légère diminution » en 2024. « La grande diversification du marché du travail de Montréal devrait toutefois réduire les effets du ralentissement économique dans la région », anticipent les économistes de Desjardins. Il n’empêche, après avoir connu un creux historique de 5,7 % en 2022, le taux de chômage à Montréal devrait augmenter à 5,8 % pour toute l’année 2023, et encore plus en 2024 pour dépasser la barre des 7 %.

L’emploi par grands secteurs

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Selon Desjardins, les secteurs du commerce et de la fabrication « pourraient connaître des mois plus difficiles comme l’indique la baisse de l’activité au port de Montréal ».

Selon Desjardins, les secteurs du commerce et de la fabrication « pourraient connaître des mois plus difficiles comme l’indique la baisse de l’activité au port de Montréal ». Toutefois, « le secteur aéronautique devrait soutenir l’industrie manufacturière, alors que Montréal est reconnu mondialement comme un centre de l’industrie aérospatiale ». Dans la construction de bâtiments, déjà au ralenti depuis le début de 2023, le recul des heures travaillées pourrait s’accentuer avec la baisse des activités dans tous les secteurs : résidentiel, commercial et institutionnel. Dans le secteur des soins de santé et des services sociaux, Desjardins anticipe que « la demande de main-d’œuvre devrait continuer d’augmenter, tirée par le vieillissement de la population et les besoins accrus pour les services sociaux ».

Le marché résidentiel encore tendu

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Les économistes de Desjardins anticipent que « la tendance à la baisse [du taux d’inoccupation des logements locatifs] devrait se poursuivre d’ici 2024 ».

Avec la baisse marquée des mises en chantier résidentielles, alors que la demande de logements à Montréal demeure très forte avec « la reprise de l’immigration et le retour des étudiants étrangers », les économistes de Desjardins anticipent que « la tendance à la baisse [du taux d’inoccupation des logements locatifs] devrait se poursuivre d’ici 2024 ». Et ce, en dessous de son niveau déjà abaissé de 3,1 % à seulement 2,3 % depuis un an. Dans le marché de la revente des propriétés résidentielles, Desjardins anticipe que la chute de 38 % des transactions depuis le début de l’année à Montréal pourrait s’atténuer au cours des prochains mois. En conséquence, l’impact de ce ralentissement sur les prix de vente s’annonce encore « limité » à court terme.

Investissements forts

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La construction du Réseau express métropolitain nécessitera un investissement de 8 milliards entre 2018 et 2027.

Bonne nouvelle pour atténuer le ralentissement économique dans la région de Montréal : « De fortes croissances des investissements [non résidentiels] sont attendues autant dans le secteur privé que dans le secteur public, grâce à l’arrivée ou la continuité de nombreux projets d’infrastructures », constatent les économistes de Desjardins. Parmi ces grands projets, ils signalent le prolongement de la ligne bleue du métro (6,4 milliards entre 2020 et 2029), la construction du Réseau express métropolitain (REM, 8 milliards entre 2018 et 2027), la réfection du tunnel Louis-Hippolyte‑La Fontaine (2,5 milliards de 2022 à 2025) ainsi que la reconstruction du pont de l’Île‑aux‑Tourtes sur l’A40 à l’extrémité ouest de l’île de Montréal (2,3 milliards de 2023 à 2027).