(Saint Paul) L’un des responsables de la banque centrale américaine (Fed) s’est montré jeudi favorable à une continuation du relèvement du taux directeur de l’institution, malgré la crise bancaire qui resserre les conditions de crédit, la priorité selon lui étant de faire baisser l’inflation.

« Nous avons des outils pour faire baisser la demande en augmentant les taux d’intérêt afin de rétablir l’équilibre économique. Nous devons donc le faire », a déclaré le président de la Fed de Minneapolis, Neel Kashkari, devant des responsables du logement accessible dans le Minnesota.

Le 22 mars à l’issue de sa dernière réunion, la Fed a relevé ses taux d’un quart de point. Une hausse modeste, compromis entre lutte contre l’inflation et crainte d’aggraver la crise bancaire débutée moins de deux semaines plus tôt, avec la faillite de la banque américaine SVB.

Le président de la Fed, Jerome Powell, avait alors relevé que les tensions sur le secteur bancaire conduisaient à un resserrement des conditions de crédit, le rendant plus cher et plus difficile à obtenir. Et cela, avait-il souligné, agit comme une hausse du taux directeur.

Les hausses de taux, en effet, rendent le crédit plus cher, qu’il s’agisse d’acheter une voiture, une maison, ou simplement d’utiliser sa carte de crédit. Cela vise à encourager les Américains à moins consommer et à permettre à la pression sur les prix de se desserrer.

Ce qui n’est pas clair pour le moment, c’est dans quelle mesure les tensions bancaires des dernières semaines conduisent à un resserrement durable du crédit, qui ralentirait ensuite l’économie américaine.

Neel Kashkari, président de la Fed de Minneapolis

Et les pleins effets des hausses de taux de la Fed mettent du temps à se faire sentir sur l’ensemble de l’économie, « les estimations vont de six mois à un an ou deux », a encore indiqué le président de la Fed de Minneapolis.

Il s’est dit préoccupé par l’inflation toujours forte dans les services hors logement, qui ne montrent « aucun signe de ralentissement », et où « la croissance des salaires continue de croître plus rapidement que ce qui est compatible avec (la) cible d’inflation de 2 % » de la Fed.

« Nous savons que nous devons réduire l’inflation. Et nous le ferons », a-t-il assuré.

L’inflation PCE, privilégiée par la Fed et qu’elle veut ramener à 2 %, sera publiée vendredi pour le mois de février. Elle devrait avoir ralenti sur un an, à 5,1 % contre 5,4 %, selon les prévisions de la Fed de Cleveland.