L’écosystème québécois du transport électrique va bien plus loin que la construction d’autobus, de camions et de motoneiges. À l’abri des regards, ProEV, qui a vu le jour au Québec, vient d’achever la plus grande usine nord-américaine spécialisée dans la production de composants essentiels : le câblage électrique.

Pour acheminer l’énergie de la batterie au moteur, au système de chauffage ainsi qu’aux autres modules électriques, l’entreprise a mis au point une panoplie de câbles utilisés par des constructeurs comme Lion Électrique, BRP, Harley-Davidson et John Deere. Fondée en 1987, ProEV, qui appartient maintenant à l’américaine Electrical Components International (ECI), donnera le coup d’envoi des activités de sa nouvelle usine montréalaise, située dans l’arrondissement de Saint-Laurent, ce jeudi, à Montréal.

« Tout le monde parle des constructeurs d’origine (OEM), mais on parle moins des plus petits qui sont pourtant essentiels », raconte son président Jarred Knecht, qui dirige l’entreprise avec ses deux frères.

Sans les entreprises qui fabriquent les composants, il n’y a pas de véhicules.

Jarred Knecht, président de ProEV

Fondée par leur paternel, ProEV compte déjà environ 200 employés à Pointe-Claire, où l’on fabrique des câbles haute tension et d’autres faisceaux de câbles pour les secteurs militaire et médical. Ce sont les trois frères qui ont décidé de mettre le pied sur l’accélérateur dans le créneau des véhicules industriels.

Pour ProEV, acquise par ECI l’an dernier, il n’était pas question de construire l’usine de câblage ailleurs qu’au Québec, affirme M. Knecht.

« C’était très important que notre partenaire (ECI) sache qu’il y a tout un écosystème ici, dit-il. Le gouvernement a fait beaucoup de travail pour épauler cette industrie. À cause de cela, on veut rester ici. Ils étaient d’accord avec nous. »

Plus de place

La nouvelle usine de ProEV représente un investissement d’environ 10 millions. On recense environ 250 employés dans l’endroit d’une superficie de 60 000 pieds carrés (5574 mètres carrés), le double du site de Pointe-Claire. À l’intérieur, seulement 30 % de la superficie est occupée. Il y a donc de la place pour croître, ce qui est inévitable, souligne M. Knecht, avec le virage vers les véhicules électriques.

Cette année, la production devrait permettre d’équiper entre 2000 et 3000 véhicules, toutes catégories confondues, avec les produits de ProEV. Son président croit que la production de câblages devrait, à terme, alimenter jusqu’à 40 000 véhicules.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Jarred Knecht, président de ProEV

« Quand on a débuté dans ce secteur, il y a environ sept ans, c’était plus lent, raconte M. Knecht. Mais on voyait que c’était l’avenir. La demande s’est accélérée de façon marquée dans les trois dernières années. »

ProEV a opté pour une spécialisation dans les véhicules industriels en estimant que ce créneau était délaissé par ses concurrents. La fabrication des différents produits s’effectue dans l’usine montréalaise. Cette méthode, affirme M. Knecht, permet d’atténuer les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, qui donne des maux de tête à presque toutes les entreprises manufacturières.

Si tout se déroule comme prévu au chapitre de la croissance, plus de 200 personnes devraient s’ajouter à l’effectif de la nouvelle usine de ProEV au cours des trois à cinq prochaines années.

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    Il y a déjà une centaine de véhicules industriels électriques équipés des câbles haute tension de ProEV qui circulent sur les routes.
    SOURCE : proev