(Paris) Le prix du blé meunier a clôturé lundi à un nouveau record sur le marché européen, à 322,50 euros la tonne sur l’échéance de mars 2022, porté par la crise russo-ukrainienne.

Le blocage des ports ukrainiens — alors que Kiev est le cinquième exportateur mondial de blé — et le report des opérateurs sur cette céréale en réaction à la flambée du maïs expliquent notamment ce nouveau plus haut historique, a expliqué à l’AFP Damien Vercambre, courtier pour le cabinet Inter-Courtage.

« C’est un coup de billard à trois bandes entre le blé à Chicago, le blé chez nous et le maïs », a-t-il déclaré, évoquant la hausse des cours à la Bourse de Chicago et l’envolée du maïs sur les marchés mondiaux.

Dans cette configuration, le blé est entraîné par le maïs, dans un contexte de tension sur les stocks mondiaux.

Au moins 10 millions de tonnes manquantes

« L’export est complètement à l’arrêt » en provenance d’Ukraine et, « de ce fait, il faut trouver une alternative aux 10, 12, 13 millions de tonnes de maïs qui restent à exporter d’Ukraine », a détaillé M. Vercambre.

« Le conflit, qui pouvait être relativement court, finalement s’allonge » et de surcroît « prend toute l’Ukraine » : « On est dans la situation la pire qu’on puisse attendre », a-t-il résumé.

Le jour du début de l’invasion russe en Ukraine, jeudi dernier, le cours du blé avait déjà battu son record historique sur le marché européen, clôturant à 316,50 euros la tonne sur l’échéance de mars 2022.

L’Ukraine représente environ 12 % des exportations mondiales de blé.