(Washington) Le président de la Banque centrale américaine a reconnu qu’il était « très difficile de prédire la persistance » et « les effets », notamment l’inflation, causés par les problèmes de logistique, mais il estime que l’institution peut encore patienter avant de relever ses taux.

« Bien sûr, le moment (précis) est très incertain, mais nous devrions certainement voir l’inflation baisser d’ici le deuxième ou le troisième trimestre » 2022, a déclaré Jerome Powell mercredi lors d’une conférence de presse.

« Nous pensons que nous pouvons patienter » pour relever les taux, a-t-il ajouté, tout en soulignant que l’institution n’hésiterait pas à les rehausser si la situation l’imposait.

Le variant Delta, qui s’est répandu pendant l’été, a changé la donne et mis un coup d’arrêt à la reprise, en particulier de l’emploi, en août et septembre, a souligné Jerome Powell.

Nous comprenons les difficultés que la forte inflation pose pour les personnes et les familles, en particulier celles qui ont des moyens de subsistance limités

Jerome Powell, président de la Banque centrale américaine

Il a par ailleurs rappelé le côté inédit de la situation qui rend « très difficile de faire des prévisions ».

« L’inflation est plus forte que prévu. Les goulets d’étranglement sont plus persistants et plus répandus (..), cela devrait durer jusqu’à l’année prochaine », a-t-il admis. Mais « nous ne nous y attendions pas, pas plus que d’autres économistes ».

« Il est déjà suffisamment difficile de faire des projections en temps normal. Quand on parle de perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales, c’est une chose totalement différente », a-t-il poursuivi. « Nous n’avions pas beaucoup d’expérience » de ce genre de dysfonctionnement avant la pandémie.

Jerome Powell a aussi observé que l’engorgement des ports américains est lié à la forte reprise de la demande après un plongeon historique l’an passé.