(Washington) Les inscriptions hebdomadaires au chômage aux États-Unis ont enregistré une hausse inattendue, après une petite baisse la semaine précédente, signalant que le marché du travail reste fragile malgré la reprise économique bien lancée, mais désormais sous la menace du variant Delta.

Entre le 11 et le 18 juillet, 419 000 nouvelles demandes d’allocations chômage ont été enregistrées, selon les données publiées jeudi par le département du Travail.

C’est 51 000 de plus que la semaine précédente, pour laquelle les données ont été révisées en hausse à 368 000. Les analystes s’attendaient eux à 360 000 nouvelles demandes seulement.

Le nombre total de personnes touchant encore des prestations chômage sous une forme ou une autre a fortement baissé au cours de la première semaine de juillet : le pays comptait 12,6 millions de bénéficiaires, soit près de 1,3 million de moins qu’au cours de la semaine précédente, selon les plus récentes données disponibles, également publiées jeudi.

Cette forte baisse s’explique notamment par la suppression, par la moitié des États du pays, des allocations chômage exceptionnelles qui avaient été mises en place pour les dizaines de millions de personnes qui avaient perdu leur emploi à cause de la pandémie.  

Sont concernés 3,5 millions de chômeurs qui ont perdu ou perdront toute aide d’ici la fin du mois de juillet, selon les calculs des économistes d’Oxford Economics.

Les États qui ont décidé de les réduire sans attendre la fin du programme début septembre, ou même d’y mettre fin de façon prématurée, dès la fin du mois de juin, y voient en effet un frein au retour à l’emploi.

Ils estiment que ces aides plus généreuses qu’en temps normal et versées pendant une période plus longue n’incitent pas les chômeurs à retourner travailler, au moment où de nombreux employeurs peinent à trouver de salariés, particulièrement pour les emplois les moins bien payés, notamment dans la restauration.

Plusieurs recours en justice ont cependant été déposés contre ces décisions, et des juges du Maryland et de l’Indiana ont ordonné à ces deux États de continuer à verser les allocations.