(Ottawa) La croissance économique canadienne a ralenti en janvier, révèle un instantané de l’économie pris avant que l’épidémie de COVID-19 atteigne le pays.

Le produit intérieur brut réel a augmenté de 0,1 % au cours du premier mois de 2020, après avoir enregistré une croissance de 0,3 % en décembre, a indiqué mardi Statistique Canada.

Le résultat de janvier est conforme aux attentes des économistes, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.

La réduction des échanges économiques avec la Chine et les mises en garde contre les voyages non essentiels dans le pays ont affecté la croissance potentielle en janvier, a précisé l’agence fédérale.

Depuis lors, la pandémie et l’effondrement des prix du pétrole ont considérablement affecté l’économie, a-t-elle ajouté.

Benjamin Reitzes, directeur des taux canadiens et stratège en macroéconomie à la Banque de Montréal, a estimé que les chiffres de janvier était de l’« histoire ancienne ».

« Alors que l’année a commencé assez bien, l’arrêt quasi-total de l’activité dans la seconde moitié de mars aura un impact extrêmement négatif », a écrit M. Reitzes dans un rapport.

« Avec les mesures d’atténuation du virus qui se poursuivront presque certainement en avril, le deuxième trimestre va être touché beaucoup, beaucoup plus durement. »

En janvier, le secteur de la fabrication a augmenté de 0,8 %, la fabrication durable et non durable ayant augmenté. Le secteur de la finance et des assurances a augmenté de 0,9 %.

Le secteur du transport et de l’entreposage a reculé de 1,7 % en janvier.

Cependant, depuis lors, les mesures prises pour ralentir la propagation du nouveau coronavirus ont paralysé les entreprises non essentielles, tandis que les prix du pétrole ont chuté en raison d’une guerre des prix entre l’Arabie saoudite et la Russie.

En conséquence, plusieurs entreprises ont fait des mises à pied et plus d’un million de Canadiens ont demandé des prestations d’assurance-emploi.

Ottawa a décidé de soutenir l’économie en dépensant des milliards de dollars pour aider les personnes touchées et pour s’assurer que le système de santé dispose des ressources dont il a besoin pour faire face à la crise.

La Banque du Canada a également abaissé son objectif de taux d’intérêt directeur à 0,25 % et a intensifié ses mesures pour assurer le fonctionnement des marchés financiers.

« Le PIB de mars devrait afficher une baisse record — une tendance qui se maintiendra jusqu’à ce que nous obtenions les chiffres d’avril », a prévenu Josh Nye, économiste principal à la Banque Royale.

« Le gouvernement, comme d’autres dans le monde, a engagé des milliards et des milliards pour soutenir l’économie pendant cette période de perturbations sans précédent. Ces efforts ne suffiront pas à empêcher une récession — même avec un début décent au premier trimestre, le mois de mars devrait tirer le trimestre en territoire négatif, et la baisse de l’activité au deuxième trimestre semble inévitable. »