(Londres) Le gouverneur de la Banque d’Angleterre Mark Carney n’a pas exclu jeudi d’être candidat pour succéder à Christine Lagarde à la tête du Fonds monétaire international (FMI), éludant une question sur le sujet.

M. Carney s’exprimait lors d’une conférence de presse sur un rapport de la Banque d’Angleterre. Interrogé sur une candidature de sa part à la direction du FMI, le gouverneur a d’abord salué le travail accompli par Mme Lagarde.

« Je souhaite profiter de cette opportunité pour louer le rôle qu’a joué Christine Lagarde au FMI, des changements structurels qu’elle a initiés, l’élargissement du champs d’intervention de l’organisme, ainsi que les changements dans l’encadrement du groupe », a-t-il dit avant de souligner qu’il fallait respecter le processus de nomination.

« Ce processus doit être ouvert, transparent et basé sur le mérite, donc un temps viendra où ce processus débutera et je pourrai donc à ce moment répondre à cette question », a-t-il conclu.

M. Carney est un des deux Britanniques évoqués dans la presse comme possible successeur à Mme Lagarde, l’autre étant l’ancien ministre britannique des Finances George Osborne. Celui-ci espérerait obtenir le soutien des autorités américaines et chinoises pour sa candidature.

Cependant, l’ancien chancelier de l’Échiquier (2010-2016) du gouvernement conservateur de David Cameron devra obtenir d’abord le soutien du prochain locataire du 10, Downing Street, un poste qui fait lui-même l’objet d’une compétition au sein du Parti conservateur entre Boris Johnson et Jeremy Hunt.  

D’autres noms circulent pour succéder à Mme Lagarde, choisie pour prendre les rênes de la Banque centrale européenne (BCE).  

Des discussions ont notamment lieu à Bruxelles, tous les dirigeants du FMI ayant été Européens depuis la création de l’institution en 1944. Sont évoqués entre autres les noms de l’actuel président de la BCE, l’Italien Mario Draghi, de l’ancien président de l’Eurogroupe, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, ou encore du commissaire européen aux Affaires économiques, le Français Pierre Moscovici.

Théoriquement, M. Carney pourrait lui aussi être un candidat représentant l’Europe car il dispose des nationalités britannique et irlandaise, en plus de la canadienne.

Au FMI, des voix avancent le nom de la Bulgare Kristalina Georgieva, qui fut présidente par intérim de la Banque mondiale, alors que d’autres veulent réformer le fonds et donner plus de voix aux pays émergents.