Consciente de la réticence de certains clients canadiens, notamment les gouvernements, à stocker leurs données dans des serveurs à l'étranger, Microsoft a annoncé l'ouverture de deux centres à Toronto et Québec en 2016.

«Effectivement, il y avait un aspect sensible pour certaines industries, comme la finance ou les gouvernements, qui fait en sorte que les données doivent rester au pays, indique en entrevue Christian Vaillancourt, directeur principal chez Microsoft. Le Canada n'est pas l'exception à ce chapitre, les Américains et certains pays européens ont la même politique.»

Dès l'annonce de Microsoft, la Caisse de dépôt et placement du Québec a salué l'arrivée de ces deux centres d'hébergement de données. «L'adoption du nuage informatique Microsoft s'inscrit dans le cadre de la mondialisation des activités de la Caisse et de l'importance d'offrir un accès plus direct entre toutes nos équipes dans le monde», a déclaré par communiqué Pierre Miron, premier vice-président Opérations et Technologies de l'information à la Caisse.

Une tarte de 2,5 milliards

L'infonuagique est particulièrement prisée des entreprises depuis la crise financière de 2008. En impartissant le stockage de leurs données et la gestion de leurs comptes internet, elles ont pu réduire de façon substantielle leurs coûts.

Selon le cabinet IDC, les dépenses publiques en infonuagique devraient grimper à 2,5 milliards l'an prochain, indique Microsoft dans son communiqué. Actuellement, la firme de Redmond fournit des services basés sur le nuage informatique -courriels, Office 365 et CRM Online- à quelque 80 000 entreprises canadiennes, dont trois des cinq grandes banques, Air Canada et Quebecor.

Avec quelque 2000 employés au Canada, deux centres de développement et neuf bureaux régionaux, dont un à Montréal, Microsoft estime être en bonne position pour profiter de la demande croissante en infonuagique. «Une étude récente montre que les PME qui utilisent les services infonuagiques peuvent doubler leur potentiel de croissance, dit M. Vaillancourt. L'investissement que nous annonçons donnera aussi l'opportunité aux institutions gouvernementales et aux entreprises dans le secteur financier de mettre en place de nouvelles offres, d'accéder à de nouvelles technologies qui n'étaient pas accessibles pour des raisons réglementaires.»

Microsoft n'a pas dévoilé le montant de ses nouveaux investissements pour mettre sur pied ses deux centres de données. Ils font partie des quelque 15 milliards investis à l'échelle de la planète pour ses centres de données, indique le directeur principal.