Le ministre fédéral de l'Industrie, James Moore, n'a pas fermé la porte, hier, à l'idée de donner un coup de pouce supplémentaire à Vidéotron pour en faire un fournisseur d'envergure nationale, même s'il rappelle que son gouvernement en a déjà passablement fait.

Encore la semaine dernière, la haute direction de Québecor a laissé planer le doute sur sa volonté de se transformer en quatrième acteur d'envergure nationale dans le monde du sans-fil, malgré l'acquisition de spectre dans les plus grands marchés canadiens. L'entreprise souhaite d'abord analyser ses options et déterminer «les conditions requises pour rendre une telle aventure viable».

Coup de pouce législatif

D'aucuns s'attendent à ce que Vidéotron exige un coup de pouce législatif d'Ottawa pour lancer son projet.

«On verra», a répondu hier le ministre Moore, lorsqu'il a été interrogé à ce sujet par La Presse, au terme d'une annonce montréalaise. «Nous n'avons pas encore discuté avec eux.»

Cela dit, M. Moore a estimé que l'entreprise avait déjà la capacité de le faire.

«Avec ce que nous avons fait lors de l'enchère pour le spectre à 700 MHz et pour celle à venir sur le spectre à 2500 MHz, en plus de notre politique pour le partage des tours... le marché est là, le spectre est là.

Consensus pour l'arrivée d'un quatrième gros acteur

Politiquement, M. Moore estime que l'objectif de voir s'établir un quatrième acteur d'importance au Canada fait consensus.

«Quand je rencontre les gens de Bell, Telus ou Rogers, je leur rappelle que malgré la présence en Chambre du NPD, des libéraux, du Parti vert et du Bloc québécois, qui peuvent tous poser des questions sur tous les sujets, je n'en ai jamais reçu une seule à ce sujet.»