Comment le Québec s'est-il attiré la faveur de Hollywood pour ses effets spéciaux? À cause de sa créativité. Mais aussi à cause son crédit d'impôt de 45%, parmi les plus généreux, sinon le plus généreux au monde.

En 2009, le gouvernement du Québec a fait passer son crédit d'impôt à 45% de la facture, imitant ainsi l'Ontario. La Colombie-Britannique a un crédit d'impôt de 39%. Le fédéral ajoute 8,8%. «Le crédit d'impôt québécois reste plus généreux que celui de l'Ontario en raison d'une série de règles. Il s'applique notamment aux employés non résidents», dit Éric Julien, associé en fiscalité à la firme Raymond Chabot Grant Thornton. L'ex-ministre des Finances Raymond Bachand croit avoir fait un bon coup en 2009 en haussant le crédit d'impôt pour égaler l'Ontario. «Dans l'avenir du cinéma, les effets visuels prendront de plus en plus d'espace, dit le candidat à la direction du PLQ. Pour trouver un bon dosage pour le crédit d'impôt, je parlais à mes collègues de l'Ontario et de la Colombie-Britannique afin de ne pas faire de surenchère.»

Les boîtes québécoises d'effets spéciaux sont conscientes du coup de pouce fiscal dont elles disposent. Mais sans leur réputation d'excellence à Hollywood, le crédit d'impôt ne servirait pas à grand-chose. «L'argument économique va faire la différence, mais il faut que le studio soit sûr que son film soit bien desservi», dit Louis-Simon Ménard, vice-président de Digital Dimension.