Le géant pharmaceutique Bristol-Myers Squibb (BMS) financera le développement de deux nouveaux médicaments en collaboration avec l'Institut de recherche en immunologie et cancérologie (IRIC).

Pour l'instant, la hauteur de l'engagement financier de BMS demeure confidentielle. On parle toutefois de plusieurs millions de dollars, échelonnés sur deux ans.

L'institut de recherche montréalais et BMS se partageront ainsi les étapes du développement de deux nouvelles molécules appelées à devenir un jour une source d'espoir pour les patients atteints de certains cancers, notamment celui de la peau. L'IRIC se chargera des premières études, puis BMS prendra le relais en chapeautant les étapes cliniques, des études réalisées sur des humains qui nécessitent des dizaines de millions de dollars en investissements.

Advenant l'atteinte de certains objectifs de développement préclinique et clinique, puis un succès commercial, les retombées pour l'IRIC et l'Université de Montréal seront imposantes, selon Michel Bouvier, chercheur principal à l'IRIC et président-directeur général d'IRICoR, l'organisme de commercialisation de la recherche de l'IRIC. «Disons qu'on change de décimale», souligne-t-il en référence à l'engagement financier premier de BMS.

Ces deux nouveaux projets de développement de médicaments s'ajoutent à près d'une vingtaine d'autres présentement en chantier dans les murs de l'IRIC. «Il y en a un autre dans les tiroirs», ajoute Michel Bouvier qui s'attend à officialiser une entente avec un nouveau groupe pharmaceutique d'ici quelques mois.

Depuis la création en 2008 d'IRICoR, le bras de l'Institut chargé de commercialiser la recherche, l'IRIC se positionne en tant que démarreur de projets de médicaments. Une initiative qui plaît à une industrie qui laissait justement ce secteur en friche.

«Les pharmaceutiques délaissent progressivement les stades précoces de la découverte et vont se fier de plus en plus aux centres académiques pour développer cette innovation-là, puis embarquer dans des partenariats avec eux», souligne Michel Bouvier.

Dans leur ensemble, les projets mis de l'avant à l'IRIC emploient 71 travailleurs hautement spécialisés. La nouvelle entente avec BMS devrait permettre d'en ajouter une dizaine de plus selon le chercheur de l'IRIC. Une rare bonne nouvelle pour les chimistes et biologistes qui ont vu les centres de recherche capituler un à un dans la région de Montréal au cours des six dernières années.

BMS avait d'ailleurs amorcé le mouvement en fermant son centre de recherche situé à Candiac, en 2007.

Depuis, l'entreprise a pris le virage universitaire et y est allée de salves d'investissements dans des projets de développement de médicaments à l'IRIC, ainsi qu'aux universités Duke et Vanderbilt aux États-Unis.

Un investissement de 10,5 millions

La nouvelle entente qui unit BMS et l'institut montréalais sera rendue officielle ce matin dans le cadre d'une conférence prononcée à l'IRIC portant sur les partenariats dans le secteur du médicament entre l'industrie et le secteur académique.

L'IRIC en profitera également pour dévoiler l'obtention d'un financement de 10,5 millions de dollars en provenance du Fonds canadien de l'innovation, du gouvernement du Québec et de partenaires privés. Une somme destinée à l'installation d'appareils de criblage de médicaments à haut débit, une technologie permettant d'identifier rapidement parmi des milliers de types de molécules lesquelles pourraient se transformer un jour en médicaments.