Yellow Média (T.YLO) est-elle moins mal en point qu'on le croyait? L'entreprise, qui a soumis il y a deux semaines un ambitieux plan de restructuration financière volontaire, a annoncé hier un retour hâtif à des bénéfices bien verts. Le titre, par ailleurs sujet à de fortes secousses depuis qu'il ne vaut plus que quelques sous, a gagné 25% à 7,5 cents sur la nouvelle avant de se replier à 7 cents (+16,7%) en clôture, dans un fort volume.

L'éditeur des pages jaunes affiche un profit de 67,7 millions de dollars sur les activités poursuivies pour le trimestre clos le 30 juin 2012, comparativement à une perte nette de 20,7 millions en 2011. Cela représente 12 cents par action ordinaire, presque deux fois plus que le cours de l'action encore mercredi, d'où un ratio cours/bénéfice fractionnaire. Les analystes s'attendaient à voir 10 cents à ce poste.

Les revenus de l'entreprise ont diminué de 16,4% à 286,5 millions, ce qui est conforme aux prévisions des experts. Cela est attribué principalement à la baisse des recettes provenant des médias imprimés, la cessation de la production des annuaires en double publiés par Canpages, la cession du site d'aubaines quotidiennes LesPAC en novembre dernier et à la baisse des revenus tirés des activités américaines.

Les recettes tirées des activités en ligne ont progressé de 4,4% pour atteindre 89,7 millions. Il s'agit d'une augmentation de 11% si l'on exclut des chiffres comparatifs de 2011, les recettes de LesPAC et les changements apportés aux activités de Canpages.

«Nous avons les produits, les services et l'expertise qu'il faut pour nous assurer que les entreprises canadiennes génèrent des pistes de vente de qualité dans le monde numérique d'aujourd'hui», a commenté Marc P. Tellier, président et chef de la direction de Groupe Pages Jaunes.

Lancée en 2011, la Solution 360 degrés Pages Jaunes, qui offre aux annonceurs un guichet unique pour une gamme complète de produits et de services, rejoint maintenant 11,2% des annonceurs. Par ailleurs, Yellow a vendu environ 13 000 sites web à des PME au cours des 12 derniers mois, devenant ainsi l'un des principaux fournisseurs de sites web au Canada.

Au 30 juin dernier, la dette nette de l'entreprise se chiffrait à environ 1,4 milliard, ou à 2 milliards en tenant compte des actions privilégiées et des instruments d'emprunt convertibles. Le 23 juillet 2012, Yellow Média a soumis un plan de restructuration du capital visant à réduire sa dette à 850 millions et à annuler les dividendes sur ses actions privilégiées. En échange, les créanciers recevront des actions et 250 millions en espèces.

La mise en oeuvre de la restructuration du capital est assujettie à un certain nombre de conditions et incertitudes, notamment la réception des approbations définitives du tribunal. Les audiences débuteront le 10 septembre. Les détenteurs de débentures convertibles contestent déjà leur traitement de même que les sept banques créancières.

Yellow Média doit endiguer la fuite de la clientèle des annuaires aux pages jaunes et prendre sa place sur le marché internet occupé par des géants comme Google, tout en faisant face aux charges d'une dette énorme.