CAE (T.CAE) a fait un pas de géant dans le domaine de la simulation médicale en faisant une acquisition de 130 millions US aux États-Unis.

Medical Education Technologies Inc (METI), basée à Sarasota, en Floride, fabrique notamment des simulateurs de patients qui sont utilisés dans les écoles de médecines et les hôpitaux pour reproduire divers traumatismes et problèmes de santé.

Avec un chiffre d'affaires de 60 millions US et 200 employés, METI a déjà vendu plus de 6000 de ces mannequins sophistiqués à travers le monde et compte plus de 40 distributeurs dans 40 pays.

«Grâce à cette acquisition, CAE Santé devient chef de file de la technologie de la simulation dans le domaine de la santé, de la même façon que CAE est chef de file dans la formation et dans la simulation dans le domaine de l'aviation civile et militaire, a déclaré le président et chef de la direction de CAE, Marc Parent, dans une entrevue téléphonique avec La Presse Affaires. Montréal devient la plaque tournante de la simulation.»

CAE entend transférer progressivement la recherche et le développement de Sarasota à Montréal. Elle centralisera toutefois les activités de fabrication à Sarasota, fermant ainsi sa propre usine de San Jose, en Californie.

Mises à pied

La transaction aura des effets douloureux à court terme: CAE éliminera une soixantaine d'emplois pour éviter les dédoublements, soit une vingtaine chez METI à Sarasota, une vingtaine à San Jose et une vingtaine à Montréal.

«Selon moi, c'est une situation temporaire, a affirmé M. Parent. Les vendeurs de METI, qui étaient habitués à vendre des mannequins, pourront dorénavant vendre tout l'éventail de nos produits, et nous allons développer davantage de produits. Comme le développement se fera à Montréal, il y aura une augmentation des postes de recherche et développement au Québec.»

Jusqu'à maintenant, la petite division CAE Santé fabriquait des produits d'imageries et des dispositifs de simulation pour certaines interventions chirurgicales comme l'endoscopie. CAE Santé développait également un simulateur de patients, mais celui-ci visait surtout le marché militaire.

«C'est un mannequin robuste qu'on pouvait laisser dehors sous la pluie ou qu'on pouvait lancer en bas d'un camion, a noté M. Parent. En fait, c'est un très bon complément aux produits de METI.»

Le secteur Nouveaux marchés de CAE, qui comprend CAE Santé et CAE Mines, a enregistré des revenus de deux millions seulement en 2009-2010 et de 38 millions en 2010-2011. M. Parent s'attend à ce que le secteur Nouveaux marchés devienne rentable et enregistre des revenus de 120 millions en 2012-2013.

«Nous voulons faire notre part pour augmenter la place de la simulation dans le domaine de la santé afin d'améliorer la sécurité des patients et l'efficacité de l'éducation, a lancé le grand patron de CAE. Nous voulons faire ça tout en faisant une bonne affaire du point de vue financier.»

Pour financer l'acquisition de METI et remplacer des obligations existantes, CAE a émis des billets de premier rang d'une valeur de 150 millions US.

L'analyste Cameron Doerksen a bien accueilli la transaction parce qu'elle permettra à CAE de rentabiliser sa section Nouveaux marchés et parce qu'elle pourra tirer profit de la force de vente de METI.

Le titre de CAE a toutefois perdu 7 cents pour clôturer à 10,10$ à la Bourse de Toronto hier.