Conrad Black n'était pas le détenu exemplaire que ses avocats dépeignaient, selon des présentations devant être entendues lorsque sera prononcée sa nouvelle sentence, plus tard ce mois-ci. Il semble plutôt qu'il se soit arrangé pour échapper à ses responsabilités et qu'il ait utilisé d'autres détenus comme serviteurs pendant qu'il purgeait sa peine de prison en Floride.

Dans un document soumis à un tribunal américain, une chef d'unité de la prison de Coleman, en Floride, affirme que l'ancien magnat de la presse a demandé à profiter d'un traitement privilégié et s'est constitué un entourage de détenus qui agissaient comme des serviteurs à son emploi.

Tammy Padgett a indiqué que les détenus en question faisaient la cuisine et la lessive pour Black, lavaient son plancher et repassaient ses vêtements, entre autres tâches. Elle a ajouté que cela n'était aucunement chose fréquente à la prison de Coleman.

L'agent de gestion de cas de Black aurait par ailleurs affirmé que ce dernier exigeait d'être appelé Lord Black lors de sa remise en liberté sous caution, l'été dernier, dans l'attente de la conclusion de son appel.

Dans un autre document, Carrie De La Garza, spécialiste de l'éducation chargée de superviser Black en tant que tuteur, avance que le détenu se comportait de façon hautaine et désintéressée.

La cour tiendra compte de ces documents lorsque la juge Amy St. Eve, qui a présidé le premier procès de Black en 2007, entendra les différentes parties, plus tard au cours du mois, avant de déterminer si Black retournera ou non en prison.

Conrad Black fait encore face à deux chefs d'accusation, l'un pour fraude et l'autre pour entrave à la justice.

La semaine dernière, la Cour suprême des États-Unis a rejeté l'appel de l'ancien magnat des médias, qui contestait ces deux chefs d'accusation.

L'homme d'affaires et auteur a été libéré sous caution l'an dernier. Il avait alors purgé deux des six ans et demi de sa peine relative aux quatre condamnations dont il avait tout d'abord fait l'objet.

Les procureurs américains estiment que cette peine initiale devrait être maintenue.

Le nouveau verdict doit être prononcé le 24 juin.

L'empire médiatique de Black comprenait, à son apogée, le quotidien torontois The National Post, le Chicago Sun-Times, The Daily Telegraph de Londres, le Jerusalem Post ainsi que des dizaines de plus petits journaux au Canada et aux États-Unis.