Un an et demi après sa première tentative, Theratechnologies (T.TH) s'apprête à s'inscrire à la Bourse américaine NASDAQ. «D'ici quelques semaines, on devrait être coté», indique Luc Tanguay, premier vice-président directeur et chef de la direction financière de Theratechnologies.

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La biotech, déjà inscrite à la Bourse de Toronto, avait d'abord prévu s'inscrire en Bourse aux États-Unis en janvier 2010. «Mais nous n'étions pas prêts à poursuivre à n'importe quel prix, justifie Paul Pommier, président du conseil de Theratechnologies. Quand le prix de l'action a baissé, on s'est retiré.»

L'entreprise de Montréal vise la Bourse américaine pour donner accès aux acheteurs américains à leur titre «avec moins de procédures», explique Luc Tanguay. «On veut rendre la vie plus facile aux Américains et avoir accès au marché du détail, dit-il. On a un fort pourcentage de petits investisseurs intéressés. La plupart des conférences financières en biotechnologies pour les courtiers ont lieu aux États-Unis. On veut être accessibles.»

Hausse des revenus

La nouvelle est tombée alors que Theratechnologies dévoilait ses résultats trimestriels, hier matin, au cours de son assemblée annuelle. Forte d'une année exceptionnelle sur le plan de la recherche marquée par l'approbation d'Egrifta par la Food and Drug Administration (FDA), Theratechnologies déclarait des revenus de 32 millions de dollars, en hausse de 82%, et un bénéfice net de 9 millions pour son exercice financier de 2010, contrairement à une perte nette de 15 millions en 2009. Ces chiffres étaient assortis d'une baisse de dépenses de 34 à 25 millions due à une réduction des frais en recherche et développement de 22,6 à 15 millions. À son premier trimestre de 2011, la biotech enregistre cette fois des revenus de 3,52 millions, deux fois plus élevés qu'à la même période l'an dernier. Elle déclare toutefois des pertes nettes de 5,9 millions.

Du sang neuf à venir

Au cours de la période de questions suivant le dévoilement des résultats, plusieurs actionnaires ont fait part de leur mécontentement face au titre de l'entreprise qui ne décolle pas. Ils ont notamment blâmé le manque de sang neuf au conseil d'administration et les efforts pas aussi soutenus que souhaité pour faire connaître l'entreprise. «On a l'intention d'ajouter de nouveaux administrateurs cette année, dont des Américains, a alors confirmé Paul Pommier. On a donné un mandat à une firme extérieure et on va sûrement adopter une tactique soutenue pour se faire connaître. C'est la mission de notre nouveau président, John-Michel Huss, cette année. Il faut aller sur le terrain et vendre notre histoire. On a un but: améliorer nos communications pour les mois à venir.»

La direction de Thera-technologies compte sur les ententes de partenariat avec les entreprises Sanofi et Ferrer International pour vendre sa molécule aux États-Unis, en Amérique du Sud et en Europe et éventuellement gonfler le titre de l'entreprise entre 8$ et 10$ dans les prochains mois. On rappelle qu'Egrifta a comme fonction de réduire l'excès de graisse abdominale chez les gens atteints de lipodystrophie lorsque traités pour le VIH. «Il y a un potentiel de 650 000 patients dans ces trois marchés, affirme Paul Pommier. Seulement aux États-Unis, nous estimons que nous aurons d'ici la fin de l'année plus de 4000 patients. Par ailleurs, Sanofi est la première société de soins en Amérique latine, un grand acteur, un chef de file au Brésil, pays de 60 millions d'habitants. Une demande pour homologation devrait être déposée dans cinq pays d'ici la fin de l'année. Quant à Ferrer, c'est une étoile montante en Europe. Ses revenus augmentent de plus de 15% par année. Une seule homologation, déposée en juin, cible 27 pays.»

En décembre dernier, La Presse Affaires rapportait que le potentiel de vente de la molécule tésamoréline (Egrifta) se situe entre 150 et 400 millions US par année, selon différents analystes. Theratechnologies recueillerait en moyenne un peu plus de 20% de ces sommes grâce à des redevances versées par ses partenaires.

Hier, l'action de Thera-technologies a clôturé à 5,04$, en hausse de 25 cents, à la Bourse de Toronto.

Premier trimestre de 2011

> Revenus: 3,52 millions ("105% sur un an)

> Perte: 5,9 millions (perte de 4,2 millions il y a un an)

> Fermeture hier: 5,04$ (en hausse de 25 cents)