L'emploi aux États-Unis devrait continuer à souffrir des gains de productivité, a affirmé lundi dans une étude un économiste de la banque centrale (Fed), qui a estimé qu'il restait de la marge aux entreprises américaines pour être encore plus efficaces.

Dans un bulletin économique quotidien de la Fed de San Francisco, Daniel Wilson a calculé que depuis le retour de la croissance aux États-Unis, à l'été 2009, la hausse de la production des entreprises était bien plus due à une plus grande utilisation du capital qu'à une intensité plus forte du travail des salariés.

Or, «même si les mesures de l'utilisation du capital ont augmenté rapidement avec la reprise jusqu'à aujourd'hui, elles sont toujours inférieures à leurs moyennes historiques», a affirmé M. Wilson.

Il a relevé le taux d'utilisation des capacités productives calculé par la Fed, actuellement à 74,7%, après être tombé à 68,2% en juin 2009. Ce taux reste très en dessous de la moyenne des 35 dernières années, selon la Fed.

Selon M. Wilson, «cela montre qu'il reste beaucoup de place pour qu'elles augmentent encore durant les quelques trimestres à venir».

«De telles hausses pourraient entraîner une poursuite des forts gains de productivité pendant encore à peu près un an, ce qui constituerait un risque important pour la vigueur de la reprise du marché du travail», a-t-il conclu.

L'économie américaine a connu en 2009 et début 2010 des gains de productivité spectaculaires, les entreprises réagissant à la baisse de la demande en compressant leurs effectifs encore plus.

L'analyse de M. Wilson vient conforter l'opinion de plusieurs dirigeants de la Fed selon laquelle les autorités monétaires auront besoin de l'aide d'autres instances pour combattre le chômage.

«Le retour à une croissance économique robuste et stable exigera des réponses efficaces de la part d'un large éventail de responsables de la politique économique», disait le président de la banque centrale, Ben Bernanke, fin août.