La croissance du produit intérieur brut des États-Unis au troisième trimestre a été revue en baisse mardi, à 2,8% en rythme annuel, confirmant que la reprise économique du pays se fait sans grand élan.

Ce nouveau chiffre publié par le département du Commerce américain est conforme aux attentes des analystes et confirme que les États-Unis sont sortis pendant l'été de leur récession la plus longue depuis la crise des années 1930.

La reprise se fait cependant avec moins d'élan que ce que la première estimation de croissance du ministère (3,5%) publiée fin octobre laissait présager.

Pour Paul Ferley, analyste de RBC Economics, cela «ne témoigne que d'une reprise modeste de l'activité économique».

La révision des chiffres du PIB ne change pas le fait que la croissance estivale a été la plus forte progression de l'activité constatée depuis le troisième trimestre de 2007, marqué par l'explosion de la bulle de crédits immobiliers à risques américains, qui allait précipiter le monde dans la crise.

La reprise de l'activité a mis fin à quatre trimestres consécutifs de recul du PIB. Elle se poursuit au quatrième trimestre et devrait continuer en 2010 à un rythme «modéré», selon l'expression du président de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke.

La publication des minutes de la dernière réunion de politique monétaire de la Fed attendue pour 19H00 GMT mardi devrait permettre d'avoir une estimation chiffrée des attentes de ses dirigeants pour l'année prochaine.

Pour Nariman Behravresh, économiste du cabinet IHS Global Insight, les chiffres publiés par le ministère et l'état actuel de l'économie plaident pour une croissance dans une fourchette de 2 à 2,5% au quatrième trimestre et tout au long de l'année 2010.

Les nouveaux chiffres du département du Commerce ne changent pas radicalement le tableau général de l'économie américaine.

La progression de la consommation des ménages, gonflée par la «prime à la casse» automobile, a assuré plus des deux tiers de la croissance du pays, mais elle n'a été finalement que de 2,9% (et non 3,5% comme annoncé en octobre).

La légère remontée de l'indice de confiance des consommateurs, publié mardi par le Conference Board, laisse présager que les dépenses de consommation pourraient continuer de progresser au quatrième trimestre.

Les trois mois d'été ont marqué une reprise de l'investissement après sept trimestres consécutifs de baisse, grâce au bond des investissements des ménages dans le logement, celui des entreprises restant en baisse.

Bonne nouvelle en revanche pour les sociétés américaines, leurs bénéfices ont bondi de 10,6% (avant impôt) par rapport au trimestre précédent, soit leur plus forte progression en cinq ans et demi, ce qui pourrait les inciter à embaucher.

Le seul grand poste du PIB ayant freiné la croissance est le commerce  extérieur, dont l'effet négatif a été revu en hausse: il a fait perdre 0,83 point de croissance au pays, les importations ayant progressé plus fortement que les exportations.

D'une manière générale, la demande finale reste faible (elle n'a augmenté que de 1,9% par rapport au deuxième trimestre) aux États-Unis et la question reste de savoir si elle parviendra à progresser sans l'aide de l'État lorsque les effets des mesures de relance s'estomperont.