La direction du Journal de Montréal doit rencontrer sous peu la partie syndicale, en présence du conciliateur Pierre-Marc Bédard, afin d'explorer la possibilité d'un retour à la table des négociations sur la base de la récente proposition des employés.

C'est ce qu'a indiqué jeudi Pierre Karl Péladeau, président et chef de la direction de Quebecor Media, à qui appartient le quotidien.

«On s'est assis avec (le conciliateur) et par le biais de la conciliation, on continue le processus, le processus de règlement par la voie du conciliateur», a déclaré M. Péladeau en marge d'un discours prononcé dans le cadre d'un colloque organisé par la Fédération des chambres de commerce du Québec.

«On veut se donner une chance mutuellement», a ajouté une porte-parole de Quebecor Media, Isabelle Dessureault, en soulignant toutefois qu'il était encore trop tôt pour parler d'un retour à la table des négociations.

Mme Dessureault n'a pas voulu préciser à quel moment aurait lieu la rencontre.

Il a été impossible de joindre un représentant du Syndicat des travailleurs de l'information du Journal de Montréal.

Au début du mois, le syndicat a remis au conciliateur une nouvelle proposition qui touche plusieurs des points sur lesquels l'employeur souhaite discuter, dont les horaires de travail, la question du «multiplateforme» et du «multitâche», le régime complémentaire de retraite et la réduction des effectifs.

Cette proposition constitue-t-elle une base intéressante de négociations? «Malheureusement, on n'en a pas eu encore connaissance de façon détaillée, a répondu Pierre Karl Péladeau. On est vraiment au départ de ce processus de conciliation.»

Quand on lui a demandé s'il pensait qu'un règlement rapide était envisageable, le dirigeant n'a pas voulu ne prononcer. «Ça va dépendre de ce qui va se produire à la table de négociations par le biais de la conciliation», s'est-il borné à dire.

Le président du Syndicat des travailleurs de l'information du Journal de Montréal (STIJM), Raynald Leblanc, a pour sa part qualifié de «sapré bonne nouvelle» les propos tenus jeudi par M. Péladeau.

Il a précisé que la rencontre qui doit avoir lieu prochainement, en compagnie du conciliateur, en sera une en «comité restreint».

«Ce que M. Bédard veut faire, c'est de s'assurer que le retour à la table de négos va fonctionner. Alors il veut faire une espèce de pré-rencontre, en comité restreint, de façon à s'assurer que le retour à la négo se fasse correctement et soit viable», a dit M. Leblanc.

«On ne pas appeler ça une reprise des négos, mais la table est mise», a-t-il ajouté.

Plus tôt cette semaine, le ministre du Travail, Sam Hamad, a dit souhaiter que les deux parties en arrivent à une entente «le plus rapidement possible». De son côté, le député péquiste François Rebello a estimé que le ministre devait «en faire plus» pour favoriser une relance des pourparlers.

Les 253 membres du STIJM sont en lock-out depuis janvier.

Critiques contre Ottawa

Par ailleurs, dans son allocution au colloque, M. Péladeau a accusé le gouvernement fédéral de se traîner les pieds dans la mise en place des derniers paramètres qui encadreront les nouveaux réseaux de téléphonie sans fil, dont celui de Vidéotron, filiale de Quebecor Media.

Selon lui, Ottawa fait subir aux nouveaux joueurs comme Vidéotron «les affres des lourdeurs de l'appareil administratif, lesquelles s'avèrent un sérieux frein au déploiement des infrastructures de dernière génération».

«C'est à se demander si le modus operandi des (anciens) monopoles (comme Bell Canada et Telus) n'a pas infiltré l'appareil d'État pour perpétuer ses privilèges», a lancé Pierre Karl Péladeau.