Le fabricant américain de photocopieurs Xerox (XRX) a annoncé lundi un accord «définitif» pour le rachat du groupe américain de services aux entreprises Affiliated Computer Services (ACS) pour 6,4 milliards de dollars US en numéraire et en actions.

«Cette acquisition va transformer Xerox, qui va devenir le numéro un mondial de la gestion des documents professionnels et accélèrera sa croissance dans un marché en pleine expansion», a souligné Xerox dans un communiqué.

Selon les termes de l'accord, les actionnaires d'ACS recevront 18,60 dollars en numéraire et 4,935 actions Xerox par action ACS. En outre, Xerox rachètera la dette d'ACS, qui s'élève à 2 milliards de dollars et émettra pour 300 millions d'actions convertibles pour les détenteurs de titres secondaires.

Une semaine après l'acquisition de Perot Systems par le fabricant d'ordinateurs Dell, cette nouvelle opération confirme l'appétit des groupes technologies pour les activités de services, qui génèrent des revenus récurrents.

Il semble aussi confirmer l'avènement d'une nouvelle période riche en fusions-acquisition, au sortir de la crise financière et boursière.

La directrice générale de Xerox, Ursula Burns, a assuré lors d'une téléconférence que «le rapprochement de ces deux sociétés était réclamé par les clients».

Un analyste de Barclays, Hale Holden, a confié que ce rapprochement était une surprise - surtout annoncé durant les fêtes juives de Yom Kippour.

«La société n'avait donné aucun signe laissant penser qu'une transaction de ce type était probable ou même possible, ce qui nous fait nous interroger sur un possible manque de confiance pour les résultats du métier de base de Xerox», a souligné M. Holden.

«Près de la moitié de la société fusionnée sera constituée des activités d'ACS, et ACS fournira probablement la plus grande partie de la croissance à l'avenir», a souligné M. Holden.

Le marché était d'ailleurs inquiet: l'action Xerox perdait 10,81% à 8 dollars dans les échanges électroniques avant l'ouverture de la Bourse de New York, celle d'ACS bondissait de 19,05% à 56,25 dollars.

La transaction annoncée valorise l'action ACS à 63,11 dollars, soit une prime de 34% sur le cours de clôture de vendredi.

Sur le site spécialisé 247WallSt.com, l'analyste Douglas McIntyre estimait que, comme Dell une semaine plus tôt, Xerox payait bien trop cher pour se développer dans les services, d'autant que sa capitalisation boursière n'atteint que 7,8 milliards de dollars.

«Le sur-prix de 2 milliards de dollars que paie Xerox est particulièrement difficile à justifier parce que l'action ACS est déjà près de son plus haut en 52 semaines. Le marché dit que la compagnie est convenablement valorisée, et elle l'est: au dernier trimestre ACS n'a engrangé que 97 millions de dollars de bénéfice net sur 1,7 milliard de dollars de chiffre d'affaires, une marge horrible», d'après M. McIntyre.

M. Holden a jugé pour sa part «possible» que la transaction entraîne une dégradation de la note de Xerox par les agences d'évaluation financière, vu que Xerox ne disposait que de 1,2 milliard de dollars de liquidités au 30 juin, sans compter une ligne de crédit de 1,8 milliard de dollars.

Xerox a précisé qu'après la fusion, qui devrait avoir un effet positif sur ses comptes dès la première année, le groupe aurait un chiffre d'affaires global de 22 milliards de dollars, dont 17 milliards de recettes récurrentes.

Des économies de 300 à 400 millions de dollars, non chiffrées en termes d'emplois sont attendues sur trois ans, après le bouclage de l'opération attendu au premier trimestre 2010.