Les bonus des traders concentrent les critiques adressées au capitalisme financier car il n'existe pas de malus pour les opérateurs qui causent des pertes: au mieux, ils ne touchent pas de prime, au pire, ils sont mis à la porte.

Les bonus sont des primes salariales, essentiellement en «cash» même si la part en actions a tendance à s'accroître ces dernières années, versés en début d'année en fonction de l'appréciation par le supérieur des résultats passés du salarié, mais aussi de son importance stratégique pour l'année suivante (d'après Olivier Godechot, auteur de Working Rich. Salaires, bonus et appropriation du profit dans l'industrie financière, ed. La Découverte).

Ce mode de distribution est né à la fin des années 1980 dans les grandes banques anglo-saxonnes et s'est progressivement étendu en France.

Les bonus ne sont pas calculés en fonction d'un résultat individuel. «On alloue à un supérieur un budget en fonction de l'appréciation du résultat de l'équipe et celui-ci alloue à son tour son budget en fonction de l'appréciation de l'importance de ses subordonnés», écrit M. Godechot.

Toute l'enveloppe n'est pas distribuée aux traders: une partie sert à rémunérer les chefs d'équipe et de salles de marché, qui concentrent les bonus les plus élevés, tandis qu'une autre alimente les enveloppes des fonctions de contrôle.

«Le bonus moyen d'un trader est très variable et peut être entre 3 et 5 fois supérieur à son salaire fixe», selon le cabinet de recrutement Vendôme Associés. Les écarts de rémunération entre les traders sont «très importants» selon le type de placement. Les «dérivés actions» sont les plus rémunérateurs.

«Les profils exceptionnels, c'est-à-dire supérieurs, voire très supérieurs, au million d'euros, sont très rares en France. A Londres ou New York, pour les excellents opérateurs, les bonus peuvent être deux à trois fois supérieurs au montant versé à Paris», selon la même source.

Du fait d'une année 2008 très chahutée sur les marchés et des lourdes pertes subies par les banques, les bonus versés en 2009 ont fortement diminué, mais devraient rebondir nettement en 2010.