Avec des conditions économiques mondiales pires qu'anticipées, les entreprises technos sont en mode «réponse». La multinationale des logiciels 3D Autodesk (ADSK) supprime ainsi une trentaine de postes à Montréal, siège de sa division Média et divertissement.

Avec des conditions économiques mondiales pires qu'anticipées, les entreprises technos sont en mode «réponse». La multinationale des logiciels 3D Autodesk [[|ticker sym='ADSK'|]] supprime ainsi une trentaine de postes à Montréal, siège de sa division Média et divertissement.

Globalement, l'entreprise réduit son effectif mondial de 10% dans le cadre d'un plan de restructuration qui lui permettra d'économiser 130 millions de dollars par année.

Avant les compressions, la société de Californie comptait 7500 employés dans le monde, dont 800 au Canada et au moins 300 à Montréal, dans des locaux situés dans la Cité du multimédia.

Hier matin, les employés montréalais concernés étaient appelés un par un dans les bureaux des patrons, où on leur a annoncé leur départ. Selon des sources internes, on leur offre quelques semaines de salaire en guise de compensation, de même que l'aide d'un spécialiste afin de trouver un nouvel emploi.

Autodesk n'a pas voulu préciser le nombre de postes supprimés à Montréal. Une porte-parole de l'entreprise, Roohi Saeed, a simplement indiqué que la proportion de 10% de réduction de personnel était valable au Canada, ce qui équivaut à 80 emplois perdus au pays.

Selon nos informations, la division Softimage, acquise par Autodesk en novembre, a été largement épargnée. Une seule personne y a perdu son poste.

Gel des salaires

Autodesk annonce aussi un gel des salaires pour tous les employés, de même qu'une baisse des salaires des dirigeants jusqu'à 10%.

«Je reconnais qu'il s'agit d'une manière difficile de commencer ce qui sera probablement une année difficile», a indiqué le président et directeur de l'exploitation, Carl Bass, dans un courriel envoyé hier matin aux employés, et dont La Presse Affaires a obtenu copie.

Selon M. Bass, l'entreprise souffre du «climat d'affaires récessionniste». «Les changements sont nécessaires pour demeurer compétitifs», affirme-t-il.

La société conçoit des logiciels comme Auto CAD, largement utilisé par les ingénieurs pour le dessin technique, de même que des logiciels d'animation et d'effets visuels utilisés par les studios de cinéma ou de jeux vidéo.

Le resserrement du crédit et la réduction des dépenses a fait mal aux clients d'Autodesk, qui en pâtit à son tour, a expliqué à Bloomberg l'analyste Richard Davis, de Needham&Co. Les clients reportent notamment leur mise à jour de logiciels, ce qui représente habituellement du profit pur pour Autodesk, ajoute-t-il.

Autodesk évalue que les ventes pour le trimestre qui se terminera à la fin du mois seront dans une fourchette de 475 à 500 millions, au lieu des 525 à 550 millions prévus en novembre.

La société prévoit une charge totale de 65 à 75 millions pour la restructuration, dont près de 50 millions pour le trimestre actuel. Notamment en raison de ces frais, Autodesk prévoit maintenant encaisser une perte de 5 à 12 cents par action, au lieu d'un profit.

Le titre d'Autodesk, échangé au NASDAQ, a cédé 12,7% hier, pour clôturer la séance à 15,48$US. Le titre frôlait les 21$US au début du mois.