Ce ne sont pas tant les erreurs des Trois Grands de Detroit que la politique commerciale nord-américaine qu'il faut blâmer pour les problèmes de General Motors (GM), Ford (F) et Chrysler, disent les leaders syndicaux qui représentent les travailleurs de l'automobile.

Ce ne sont pas tant les erreurs des Trois Grands de Detroit que la politique commerciale nord-américaine qu'il faut blâmer pour les problèmes de General Motors [[|ticker sym='GM'|]], Ford [[|ticker sym='F'|]] et Chrysler, disent les leaders syndicaux qui représentent les travailleurs de l'automobile.

Et c'est à cette politique, et non aux salaires des travailleurs, qu'il faut s'attaquer en priorité.

Les Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA) ont une formule bien simple pour expliquer les difficultés des Trois Grands de Detroit: «Des importations, mais pas d'exportations, ça veut dire des pertes d'emploi.» Leur argument: les Japonais, les Coréens et les Allemands inondent le marché nord-américain de leurs voitures, alors qu'ils ferment leurs frontières aux véhicules nord-américains.

Même s'ils insistent sur le fait qu'ils n'ont pas causé cette crise, les syndicats affirment qu'ils sont «prêts à faire partie de la solution». Mais ils persistent et signent: baisser le salaire des travailleurs n'est pas une solution.

Il y a d'autres façons plus créatives d'économiser de l'argent que de réduire les salaires, dit Rick Laporte, président de la section locale 444 des TCA, qui représente entre autres les travailleurs de l'usine Chrysler de Windsor.

La fameuse prime

Par exemple? «En 2008, on a négocié une prime de 3500$ pour les travailleurs de l'auto, dit M. Laporte. Cette prime se traduit par des coûts de 100 millions de dollars pour les entreprises. On pourrait céder sur cette prime avant d'aller piger dans le salaire des gens. Ce sont des choses comme ça que nous sommes prêts à faire.»

Rick Laporte se dit «extrêmement irrité» de voir que le plan de relance américain impose aux employés syndiqués des Trois Grands de Detroit les mêmes conditions qu'à ceux de Nissan, Toyota [[|ticker sym='TM'|]] et Honda en sol américain.

«Au bout du compte, on comprend très bien qu'on doit rester concurrentiel pour que l'industrie reste viable dans ce pays, dit Rick Laporte. Quand on va voir ce que fait l'UAW (l'United Auto Workers, le syndicat qui représente les travailleurs américains de GM, Ford et Chrysler) on va devoir trouver une façon d'égaler ça.»

Christian Navarre, spécialiste de l'industrie de l'automobile à l'école de gestion de l'Université d'Ottawa, affirme quant à lui que le Canada ne pourrait imposer de barrières à l'importation de véhicules en raison de son adhésion à l'OMC.

«Il n'y a pas de barrières à exporter les véhicules produits ici, ajoute-t-il. Ce sont les véhicules qui ne correspondent pas aux attentes des consommateurs européens et asiatiques».